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Cyrille Giraud est amer. L’ancien suppléant de Corinne Narassiguin ne désespère pas qu’un accord soit trouvé d’ici dimanche avec le Parti socialiste, mais regrette déjà qu’Europe Écologie Les Verts (EELV) soit écarté par son partenaire. Il n’exclut pas de se présenter, pour « offrir une alternative aux électeurs de gauche déçus ».
« Le Parti socialiste a rompu de facto notre accord » lance Cyrille Giraud. Pourtant, le principal animateur d’EELV en Amérique du nord a encore l’espoir que les instances nationales des deux partis trouvent un accord d’ici dimanche (31 mars), et offrent le poste de suppléant à un représentant du parti de Cyrille Giraud. « Ça doit être une femme » précise-t-il. En choisissant Annie Michel, militante socialiste, comme suppléante de Franck Scemama, le Parti socialiste a exclu son partenaire écologiste de l’année passée.
Si aucun accord n’est trouvé, Cyrille Giraud n’exclut pas de se présenter. « EELV doit être représenté, et on doit offrir une alternative aux électeurs de gauche déçus par la politique de François Hollande » précise le leader politique. Il regrette notamment la promesse du non-cumul des mandats du candidat socialiste, aujourd’hui reportée par le Président de la République. Il considère même, en s’appuyant sur la récente élection partielle dans l’Oise, qu’EELV est une alternative légitime, susceptible d’arriver en tête de la gauche au 1er tour. En tant que suppléant de Corinne Narassiguin (députée socialiste invalidée), il se considère comme le candidat naturel de la gauche pour mener cette campagne, et regrette que le partenaire socialiste l’ait entendu différemment : « On fait l’affaire en tant que suppléant, mais pas en tant que titulaire ».
Mais son amertume ne s’arrête pas là. Il revient sur les huit mois de législature de Corinne Narassiguin et dénonce l’arrêt de la collaboration entre son parti, EELV, et le Parti socialiste, sitôt l’élection passée. « Nos logos ont disparu de la communication de Corinne après l’élection, nous n’avons jamais été associés aux webinaires de la députée, alors qu’au niveau local et national, notamment sur le mariage pour tous, EELV a voté à 100% pour le texte » regrette Cyrille Giraud. Quant à l’invalidation de Corinne Narassiguin, il n’en démord pas : « Elle peut faire tous les articles qu’elle veut, il y avait une loi et elle ne l’a pas respectée ».
Il y a encore des discussions, et l’espoir d’un accord n’est pas mort, mais « on a perdu beaucoup de temps » conclut Cyrille Giraud. De son côté, Franck Scemama nous précisait il y a deux semaines que les discussions se tenaient à Paris entre les deux formations et dépassaient le niveau local.