Le secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger, Matthias Fekl, a annoncé ce matin, lors de l’ouverture de la 26e session de l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE), que le vote par internet, initialement prévu pour les Élections Législatives de juin 2017, était supprimé, compte-tenu « du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques ».
Le ministre du gouvernement français se retranche derrière les « recommandations des experts de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques » et indique qu’il « a été jugé préférable de ne prendre aucun risque de nature à compromettre le scrutin législatif pour les Français de l’étranger ». Cette décision, lourde de conséquences pour la participation aux prochaines élections législatives, est déjà fortement commentée et contestée.
Frédéric Lefebvre, député de la 1ère circonscription d’Amérique du nord, s’insurge contre cette annonce et a lancé, dès ce matin, une pétition en ligne pour inciter le gouvernement à revenir sur sa décision. Il indique, que de nombreuses démarches, dont les déclarations de revenus ou les élections professionnelles sont aujourd’hui possibles en ligne et dénonce un « déni de démocratie ». Il rappelle également, alors que ce système est en place depuis 2012, qu’à « aucun moment, la légitimité de vos votes n’a été remise en cause même si par le passé nous avons pu connaître des difficultés techniques d’incompatibilité avec différentes versions de logiciels existants. »
Le groupe de gauche, Français du Monde, a demandé de son côté que « des moyens supplémentaires (personnels administratifs) soient affectés afin de permettre l’application des mesures annoncées par le gouvernement, en particulier pour assurer une meilleure couverture géographique des circonscriptions. »
L’ancienne secrétaire d’État au numérique, Axelle Lemaire, dénonce sur son compte Twitter, un « deni démocratique » à trois mois d’une échéance électorale.
Vote par correspondance prolongé jusqu’au 31 mars
L’immensité du territoire de l’Amérique du nord oblige parfois les électeurs à parcourir 3 000 kilomètres pour exercer leur droit de vote. Le ministère des Affaires étrangères indique que les autres modalités, vote à l’urne, vote par correspondance ou vote par procuration, seront facilitées et améliorées:
- Vote à l’urne facilité par l’accroissement des sites de vote (même nombre que pour les élections présidentielles)
- Vote par procuration encouragé
- Inscription du vote par correspondance prolongé jusqu’au 31 mars 2017
Les tests « grandeur nature », effectués depuis novembre 2016, avaient révélé de graves défaillances en termes de sécurité. Le Conseiller consulaire, Philippe Molitor, qui participait aux tests, les avait dénoncées dès le mois de novembre.
Lors des dernières élections législatives en Amérique du nord (2012 et 2013), plus de 70% des électeurs qui s’étaient prononcés, avaient exercé leur droit de vote par voie électronique. Ce procédé avait également été utilisé en 2014 pour les élections consulaires, sans incident notable.
Cette décision n’affecte pas l’élection présidentielle puisque le vote pat internet n’était pas prévu.