Rufus Wainwright présentait un spectacle en deux temps le 2 et 3 juillet à la salle Wilfried Pelletier de la Place des Arts. Une première partie avec son opéra Prima Donna, créé en 2009, et l’autre sur ses plus grandes chansons.
La salle du théâtre Wilfried Pelletier n’est pas tout à fait comble, mais les spectateurs semblent s’être déplacés pour retrouver l’ancien montréalais, Rufus Wainwright. Installé depuis quelques années à Toronto, a passé sa plus tendre enfance ici, à Montréal, et en a gardé son amour pour la langue française. Dans un petit message teinté d’humour, il a d’ailleurs mentionné l’importance de conserver la langue française au Québec, d’où sa volonté d’écrire son premier opéra dans la langue de Molière.
Prima Donna se déroule à Paris, le 14 juillet. Régine Saint-Laurent, l’une des chanteuses d’opéra les plus connues de son époque retourne sur scène après 6 ans de silence. Les années ayant passé, la chanteuse doit faire face à ses anxiétés et doit prendre son courage à deux mains pour remonter sur scène. Du courage il en fallait à Rufus Wainwright pour écrire en français, langue qu’il ne maitrise visiblement pas très bien. Les prestations des superbes Lyne Fortin, Antonio Figueroa et Kathryn Guthrie n’ont pas réussi à rehausser la pauvreté des dialogues, qui souvent prêtaient à sourire. Malheureusement, l’incroyable orchestre de 40 musiciens couvrait trop souvent les voix, rendant presque inaudibles les paroles de Prima Donna. Certes, l’opéra n’était pas joué en entier, mais cela aurait-il été meilleur si nous avions écouté l’intégralité ? Petite consolation, les références à Paris sont nombreuses, la Marseillaise retentissante dans la Place des Arts a quand même fait soulever quelques poils sur nos bras.
Les spectateurs qui n’ont pas aimé la partie opéra ont pu se consoler avec la deuxième partie du spectacle, ou Rufus Wainwright a repris ses plus grandes chansons, accompagné d’un orchestre. Sa voix incroyable nous aura presque fait oublier la première partie.
(crédit photo de Une : Festival de Jazz – Denis Alix)