Mercredi soir, l’UDI Montréal organisait son dernier « Café UDI » de l’année 2016. Peu d’affluence en cette veille de fête de Noel, mais un débat riche, auquel s’était joint le co-référent d’En Marche! Montréal, avec de nombreuses interrogations au lendemain de la primaire de la droite et du centre.
La déception de la défaite d’Alain Juppé était encore là, même si le maire de Bordeaux était le candidat par défaut des jeunes militants du parti centriste. Le congrès de l’UDI, qui aura lieu au début de l’année 2017, devrait décider si le parti de Jean-Christophe Lagarde soutient, ou non, François Fillon.
À Montréal, si le programme économique à saveur libérale de François Fillon trouve un écho auprès des militants UDI, ses positions conservatrices sur des sujets de société dérangent. « Nous sommes quand même les héritiers de l’UDF de Simone Veil », s’exclame Arthur de Lembeye, le responsable UDI de Montréal. « Son programme conservateur est incompatible avec l’UDI », tranche Élias.
Pour Benjamin, qui a la cause européenne chevillée au corps, François Fillon est « incompatible pour quatre raisons ». Il estime que, pour aller chercher des voix, « le candidat de droite a activé la fibre populiste et joué contre l’Europe, (…) il a amalgamé le politique et le religieux, (…), il oublie l’État-stratège avec son libéralisme économique, (…) et il a joué du conservatisme social pour s’attirer les voix de la Manif pour Tous »
L’amendement du programme social de François Fillon pourrait amener les jeunes militants de Montréal à soutenir le candidat de la droite et du centre. « Il faut une flexi-sécurité », justifie Benjamin. Il suggère de nouvelles règles sociales qui prennent en compte l’économie du partage.
« Le problème de l’UDI, c’est qu’actuellement, on n’a pas de leader présidentiable », se désole Benjamin, aussitôt contredit par Élias qui voit, en Jean-Christophe Lagarde, un candidat pour l’élection présidentielle.
La récente création de Droite Lib’ les laisse dubitatifs sur le réel objectif du mouvement de Virginie Calmels et son impact sur le débat présidentiel. Ils reconnaissent « le bon travail » effectué par Christophe Deschamps avec le Comité AJ Montréal.
La tentation Macron?
Si les jeunes militants centristes trouvent quelques attraits dans la candidature d’Émmanuel Macron, qu’ils jugent « humaniste », ils restent méfiants sur son programme économique « trop de gauche » et sévères avec sa démission. « Il ne veut pas endosser le bilan de François Hollande? Il aurait dû démissionner bien avant dans ce cas, justifie Arthur, son bilan est lourd et terne ». Il ajoute que l’ancien ministre de l’économie veut maintenir la CSG-CRDS pour les Français de l’étranger, qu’il qualifie d’ « impôt injuste ».
Pourtant, Jérémy, co-référent d’En Marche! à Montréal, insiste sur la candidature d’Émmanuel Macron, issu de la société civile, pour tenter de rallier les militants montréalais UDI à son champion. Un ralliement effectué par 130 militants de UDI Jeunes fin novembre, sévèrement jugé par Arthur.
« L’Europe est applaudie dans les meetings de Macron, c’est un bon point », lâche Benjamin.
Jérémy précise que 75 adhérents ont déjà rejoint les rangs d’En Marche! Montréal. « Oui mais c’est gratuit! », rétorque Arthur.
En Marche! Montréal se structure et compte même présenter un candidat lors de la prochaine élection législative en Amérique du nord. « Avec nous, les gens s’intéressent de nouveau à la politique », assure Jérémy, qui ajoute que des comités locaux travaillent actuellement sur les enjeux locaux des Français de l’étranger.
De son côté, l’UDI Montréal attend l’investiture de Frédéric Lefebvre par Les Républicains, mais est déjà tenté de le soutenir pour la prochaine échéance législative. Selon Arthur, le député sortant « a de bonnes idées, notamment sur le revenu universel, il a bougé sur la CSG-CRDS et a initié l’Âme nord, qui est une bonne chose ».
Page Facebook UDI Montréal : www.facebook.com/UDI-Montr%C3%A9al-1573613276216263/
(crédit photo de Une: Nathalie Simon-Clerc – Légende: de gauche à droite, Benjamin Boutin, Arthur de Lembeye, Élias Ouannou)
En effet, couvrir un tête à tête à tête de trois personnes alors même que 40 Français se réunissaient le même jour pour débattre de la pertinence de l’appartenance de la France à l’UE, sujet crucial s’il en est, c’est bien dommage.
La délégation montréalaise de l’UPR invite d’ailleurs les militants de François Fillon ou d’Emmanuel Macron à venir débattre avec eux.
Il va bien falloir à un moment ou à un autre accepter le débat démocratique avec l’UPR.
J’invite donc les représentants de l’UDI, de LR et de En Marche à me contacter pour organiser un grand débat.
Je vous invite à nous tenir au courant de vos activités et nous les couvrirons dans la mesure de la disponibilité de nos journalistes bénévoles. Votre dernier événement a été relayé sur notre page Facebook, comme les autres. Ensuite, je vous ai proposé à plusieurs reprises de nous écrire une tribune, comme vous avez pu en bénéficier dans le passé. Par ailleurs, la dernière réunion pour laquelle une équipe s’est déplacée (dont moi) pour couvrir votre événement a été annulée sans que vous nous en informiez. Nous réfléchissons donc à deux fois pour nous déplacer bénévolement pour faire un reportage bénévole… Nous aurions apprécié un coup de fil pour nous prévenir.
Le même soir, l’UPR réunissait 40 personnes pour son premier débat sur le thème « La France a-t-elle oui ou non intérêt à rester dans l’Union européenne ? » ; débat précédé d’une présentation de l’UPR et de ses analyses.
Même « à la veille de Noël », les vraies questions intéressent 🙂