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C’est à Montréal que Franck Scemama, candidat du Parti socialiste (PS) à l’élection législative partielle en Amérique du Nord, a choisi de lancer sa campagne officielle hier soir. Il aura un peu plus d’un mois pour convaincre les électeurs du Canada et des États-Unis, dans une conjoncture politique entachée par les divisions internes et l’impopularité du gouvernement de François Hollande.
« Je ne serai peut-être pas un député comme les autres », déclare Franck Scemama aux militants québécois venus l’encourager hier soir, au restaurant Pèlerin Magellan. Accompagné de Corinne Narassiguin venue le soutenir, il met en avant sa volonté de poursuivre le travail de la députée déchue en imposant son propre style : « Je viens du Canada, Corinne des États-Unis. Ce sont deux logiques d’immigration différentes qui caractérisent deux univers. J’apporte une manière de voir, propre au Québec, et c’est la voix que je veux porter cette fois-ci. »
Son plan de campagne est simple : pour gagner, il faut dialoguer, rencontrer les Français, et faire remonter les réalités de terrain. À cet égard, il considère sa candidature comme celle offrant le plus de leviers pour influencer le gouvernement. Pourtant, bien que plébiscité lors du vote des adhérents socialistes en Amérique du Nord, le bureau national du parti a tardé dans l’annonce de son investiture. Sur cette question, Franck Scemama désire lever toutes ambiguïtés quant à sa légitimité de candidat. « Des évènements ont perturbé l’ordre du jour des réunions statutaires, explique-t-il, et ce point n’a pas pu être traité dans les délais adéquats. »
De même, interrogé au sujet de la candidature de l’ancien suppléant de Corinne Narassiguin, Cyrille Giraud (Europe Écologie-Les Verts, EELV), il affirme son indépendance et invoque un devoir de responsabilité. « C’était important pour moi de proposer une candidature paritaire. Ensuite, il fallait que ma suppléante soit solidement ancrée aux États-Unis, car ma légitimité je la tiens du Canada, et je ne peux la porter tout seul. Annie Michel est à mes côtés pour se faire », avance-t-il pragmatique.
« On commence séparés, on finira ensemble »
Dans les rangs socialistes, on n’ose imaginer que la division et l’éparpillement des voix pourraient coûter la victoire à la gauche. Franck Scemama rappelle de son côté que PS et EELV font parties de la même majorité gouvernementale. Il veut croire en la solidarité de la gauche, et un possible rapprochement au second tour du scrutin : « on commence séparés, on finira ensemble », espère-t-il.
La division n’est cependant pas la seule menace. Issu du parti au pouvoir, Franck Scemama n’écarte pas la possibilité d’un vote sanction des électeurs contre la politique de François Hollande. Il devra aussi les convaincre de sa capacité à les défendre sur des enjeux locaux comme la question des arrangements de reconnaissance mutuelle des diplômes, le dossier de la réforme des bourses scolaires ou encore la fiscalité des Français de l’étranger.
Plutôt que de jouer sur les peurs, Franck Scemama entend s’appuyer sur la pédagogie et la proximité. Aujourd’hui à New York pour le lancement officiel de sa campagne aux États-Unis, il entamera en suivant une tournée pour rencontrer les Français de sa circonscription, et se construire une équipe de terrain qui sera “sa voix et ses oreilles” s’il siège à Paris. « Ceux qui sont intéressés à me rencontrer pourront le faire dans chacune des grandes villes américaines et dans l’Ouest canadien. On a aussi la possibilité de communiqué avec Internet, un outil qui nous avez bien réussi pendant la campagne de Corinne », conclut-il.
Notre reportage vidéo (le mauvais éclairage est la cause d’une image médiocre, veuillez nous en excuser)