Ils n’avaient pas foulé le sol québécois depuis 2006, mais c’est bien le Métropolis qui a résonné au son de Louise Attaque le 14 et 15 juin derniers. Le groupe français mythique s’était éclipsé pendant plus de 10 ans, avant d’annoncer leur grand retour (sans le batteur d’origine Alexandre Margraff). Un vrai régal pour les centaines de fans montréalais réunis dans le cadre des FrancoFolies.
Certains spectateurs du Métropolis étaient présents lors du premier passage de Louise Attaque aux FrancoFolies en 1998. Un souvenir impérissable pour eux, comme pour le groupe qui revient avec un nouvel album. Gaétan Roussel, Arnaud Samuel et Robin Feix sont donc de nouveau réunis après des carrières solos dans lesquelles ils ont pu s’épanouir. Loin de la pression du public, ils ont pris leur temps pour arpenter les « contres allées du groupe » comme ils les appellent. Selon Gaétan Roussel, chanteur, même après une pause de plusieurs années, rien n’a changé « On a un seul groupe dans la vie. Chacun de nous a fait d’autres choses, seul, ou en montant d’autres groupes, mais cette idée de colonne vertébrale, de matrice, c’est vrai qu’on en a qu’une et c’est Louise Attaque. »
Cette unité de groupe, elle est là dès qu’on joue ensemble
Certains fans ne croyaient plus vraiment au retour du groupe mythique, une pause de plus de 10 ans, avec des projets distincts, cela peut paraître long. Mais pourtant un soir, lors d’un concert donné par Gaétan Roussel, les deux musiciens sont montés sur scène pour jouer deux morceaux. C’est ce concert, à ce moment précis qui a poussé le groupe à se reformer. « On s’est retrouvés autour d’une table. Il fallait trouver des moyens de se reparler, de se ré-apprivoiser quand ça fait 10 ans qu’on n’a pas partagé un album », nous raconte Gaétan. Justement, tout le défi semble être là, s’affranchir des carrières solos de chacun, retrouver cette alchimie qui a fait la renommée de Louise Attaque. Selon Gaétan « Cette unité de groupe, elle est là dès qu’on joue ensemble. Être en groupe ce n’est pas s’accompagner, se faire des politesses, c’est jouer des coudes, avoir quelque chose à raconter. » En effet, chacun doit trouver sa place, se faire entendre pour que le résultat soit à la hauteur des attentes de chacun. Il est évident que leurs carrières solos les ont fait mûrir, on peut être modifié certaines choses. Mais une fois ensemble, en harmonie, les chansons ressemblent à du Louise Attaque. Avec 10 ans de plus.
Le thème du temps nous a tout simplement choisis
Pour ce nouvel album « Anomalie » sorti en début d’année 2016, un thème semble se dégager : le temps. Ce temps qui passe, ces années qui se sont écoulées entre les deux derniers albums, tous ces moments vécus sans Louise Attaque. Le groupe reformé chante des chansons plus matures, plus en phase avec leurs personnalités, leur vécu de la célébrité aussi. « On ne court pas après notre jeunesse. Le thème du temps nous a tout simplement choisis », explique Gaétan Roussel. Tout porte à croire qu’inconsciemment les membres du groupe ont choisi des textes reliés au temps qui passe, comme le révèle Robin Feix « Quand Gaétan propose un texte, la seule façon de l’adopter c’est si on s’y retrouve nous. C’est surement pour ça qu’il peut y avoir une récurrence des thèmes dans ce nouvel album. »
Louise Attaque revient donc en force avec un album dans l’ère du temps, réalisé par un jeune artiste, musicien, compositeur anglais Oliver Som. Avec ses 24 ans, il amène une touche ultra moderne, avec des sonorités rarement entendues dans les musiques de Louise Attaque. Comme Robin l’explique, Oliver Som a une culture musicale très différente de celle du groupe, ce qui apporte une vraie plus-value aux chansons, en terme de rythmiques, d’instruments. Au-delà de la reformation du groupe, Gaétan, Robin et Arnaud voulaient créer un album différent des précédents. C’est chose faite puisqu’une vraie ambiance se dégage de cet album Anomalie. Un plaisir à écouter sur scène pour découvrir la nouvelle dynamique Louise Attaque, avec tout autant de générosité qu’il y a 10 ans. Cette belle passion pour la musique qu’ils ont réussi à communiquer avec le Métropolis deux soirs de suite. À bientôt, Louise Attaque, on est prêt à attendre encore 10 ans si besoin pour vous retrouver sur scène, mais le plus tôt sera le mieux !
(crédit photo de Une : Victor Diaz Lamich – FrancoFolies)