Minorité peu visible, les ultra-marins français sont pourtant très présents au Québec. Nombre d’entre eux se sentent un peu perdu lors de leur arrivée à Montréal. Ania Ursulet, fondatrice de FrancoKaraïbes, créé en février 2013, a élaboré, avec Marine Allard et Adrien Mars, un volet « jeunesse » de l’organisme, ciblé sur les jeunes ultra-marins, de 18 à 30 ans. Le 2 février, Génération Outre-Mer (GOM) annonçait sa création à l’espace 360D de la banque Desjardins de Griffintown en présence de Catherine Feuillet, Consule générale de France à Montréal et d’une vingtaine de Français d’Outre-Mer.
Par Cédrelle Eymard
Un réseau par les jeunes, pour les jeunes
« L’important est de créer une filière pour les jeunes, faite et pilotée par les jeunes. Car ce sont les plus à même de traiter des sujets qui les concernent », présente Ania Ursulet, fondatrice de FrancoKaraïbes. Adrien Mars, 21 ans et Marine Allard, 26 ans, étudiants à l’UQAM, se sont tous deux retrouvés dans cette situation de nouvel arrivant, en stage ou en études, un peu déboussolés face à ce nouvel univers qui les attendait. « Quand je suis arrivé, je n’ai pas trouvé de structure adaptée à mes demandes de nouvel arrivant ultra-marin. On m’a aiguillé vers des organismes africains. Mais aucune structure comme Génération Outre-Mer », explique Adrien Mars. Marine, elle aussi, aurait souhaité être épaulée lorsqu’en août 2015, elle a posé ses valises à Montréal. Les deux étudiants ont rencontré Ania Ursulet et ont partagé leurs impressions. Et si FrancoKaraïbes comblait cet espace vide avec la création d’une filière spéciale jeunes ? GOM était né !
Objectifs et enjeux
Génération Outre-Mer se construit. Cet organisme à but non lucratif se décrit comme un réseau d’aide, de solidarité, de partage interculturel, avec pour cibles, les jeunes de 18 à 30 ans, stagiaires, étudiants, jeunes professionnels, entrepreneurs et primo arrivants. Ainsi, les fondateurs espèrent développer à la fois, une association pan-universités et une association de jeunes professionnels. « Nous souhaitons être un point d’ancrage, un point de contact, ici à Montréal, explique Marine Allard, mais également créer une communauté ultra-marine pour répondre aux besoins socio-économiques et culturels de la communauté, représenter la jeunesse d’Outre-Mer et être visibles ». « Mais ce ne sera pas du communautarisme », précise Adrien Mars. Catherine Feuillet s’est dite « très heureuse d’une telle initiative qui rend cette communauté visible » et a rappelé son rôle de Consule générale de France: « Je suis à votre écoute, ça m’intéresse d’avoir votre retour. C’est notre rôle et c’est important de relayer aussi vos messages ».
Un lancement réel prévu fin 2017
« Aujourd’hui, on est dans la présentation du concept. On est plus en construction », explique Adrien Mars. GOM cherche des bénévoles de la communauté, des personnes motivées, passionnées et volontaires pour porter le projet de façon pérenne. FrancoKaraïbes envisage un relooking complet lors du lancement de Génération Outre-Mer, nouveau nom, nouveau logo. Pour le moment, il n’est question d’aucune adhésion, mais plutôt d’engagement pour l’établissement d’un socle solide pour GOM. « J’adhère au concept, explique Nicolas, 25 ans, originaire de Guadeloupe, et je veux en faire partie. Je m’engage à aider ». Ce discours était partagé par la vingtaine d’ultra-marins venus assister à la présentation ce jeudi soir. « Je suis venu discuter avec des gens de la communauté, raconte Julien, 24 ans, originaire de la Réunion. Et je me sens prêt à m’impliquer ». C’est également le cas de Rachel et Laura, deux étudiantes guadeloupéennes de 20 ans, prêtes elles aussi à s’impliquer dans GOM. « Je ne connaissais pas FrancoKaraïbes, avoue Rachel, et ça me manquait d’être plus proche de ma culture. C’était important de venir parce que je veux à la fois aider et recevoir de l’aide. Ainsi, j’ai vraiment l’impression de m’intégrer ».
Février est également le mois de l’histoire des noirs à Montréal: moishistoiredesnoirs.com/
(crédit photo: Mico Mazza)