Le reportage vidéo à la fin
Réinvesti par l’UMP malgré sa défaite lors des législatives de 2012, Frédéric Lefebvre était à Montréal samedi soir pour un “apéritif-dinatoire-débat” à la Crêperie Bretonne LE SPANEL, avec une cinquantaine de personnes. Tirant les leçons du passé, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy entend faire de cette élection partielle l’occasion d’une reconquête pour la droite. Loin des querelles partisanes et afin de mobiliser les Français d’Amérique du nord derrière sa candidature, il propose de bâtir une vraie diaspora.
“L’Amérique du nord ne serait pas l’Amérique du nord sans la communauté française”, affirme Frédéric Lefebvre. Déjà, en 2012, il avait baptisé la première circonscription des Français de l’étranger l’Âme nord : une belle formule dont les politiques ont le secret pour symboliser l’apport des Français sur le continent, mais qui n’avait pas suffi à séduire l’électorat. Cette fois-ci, il veut aller plus loin et faire de l’Âme nord la base de sa circonscription.
Celui qui pensait avoir quatre ans pour se préparer d’ici aux prochaines élections de 2017, sillonne le continent depuis un an avec son think-tank Nouveaux Horizons. Son objectif : débattre des sujets qui préoccupent les Français sur place et construire dans chaque grande ville un réseau d‘associations-guichets, composé d’élus et d’organismes locaux, de bénévoles capables de faire remonter les réalités des Français. “Cette élection est une chance formidable de pouvoir bâtir pour les Français un système qui va pouvoir les défendre et les représenter. L’Âme nord sera la pièce maîtresse de cette organisation (…) pour mettre en place une vraie diaspora”, considère-t-il.
Un député d’opposition
Frédéric Lefebvre se repose sur son parcours et campe déjà son rôle d’élu. Il envisage son action comme celle d’un député d’opposition devant un gouvernement dont les choix politiques ciblent les Français de l’étranger. Il déplore le manque d’action de la députée déchue Corinne Narassiguin, et s’engage à faire pression sur la majorité socialiste qui n’a pas tenu ses engagements, notamment dans le dossier de la suppression de la prise en charge scolaire (PEC) et de la réforme des bourses scolaires. “J’ai déjà préparé un amendement à la loi de finances, et j’entends bien me battre pour que les sommes consacrées par la France à l’éducation en Amérique du nord soient à nouveau mobilisées”, prévient-il. C’est toutefois sur les questions de fiscalité que le candidat UMP se montre le plus combatif.
“Beaucoup de Français en Amérique du nord payent plus d’impôts que les Français, et cette réalité ne doit pas être ignorée par la France”, explique-t-il pour critiquer la décision du gouvernement Hollande d’assujettir les plus-values immobilières à la CSG (Contribution sociale généralisée) et à la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale). Là encore, Frédéric Lefebvre se tient prêt. Il accuse le gouvernement de vouloir contourner les conventions fiscales canadienne et américaine avec la France, qui évitent la double-imposition. “J’ai préparé une proposition de loi, annonce-t-il, pour remettre en cause cette double peine qui pèse sur les Français.” Fort de son passé de secrétaire d’État, il estime par ailleurs avoir l’influence nécessaire sur les décideurs nord-américains dans tous les dossiers importants.
L’homme du terrain et du rassemblement
Vilipendé par ses opposants de 2012 comme étant le candidat faisant campagne depuis Paris, Frédéric Lefebvre a complètement changé de stratégie. “Ma première campagne était très institutionnelle, et j’ai compris qu’il était essentiel d’aller à la rencontre des Français (…) Je veux rentrer dans le tissu social de cette circonscription et travailler en profondeur”, admet-il. Depuis le début de la campagne, le candidat UMP a ainsi organisé deux hangout au cours desquels il a répondu aux questions des électeurs. Il propose aussi sur son site un carnet de campagne permettant de le suivre dans ses déplacements, et anime avec assiduité son Twitter personnel (@FLefebvre_UMP).
Frédéric Lefebvre revendique également de nombreux soutiens dans sa campagne. Préférant rester sourd aux attaques de ses adversaires et à l’éclatement de son propre camp, il est persuadé d’avoir ses chances au second tour pour rassembler la droite et le centre. Vendredi dernier, alors de passage à Washington pour animer une conférence sur l’intervention française au Mali, l’ancien premier ministre François Fillon lui a renouvelé son appui. Hier soir, parmi la cinquantaine de personnes présentes, on a aussi pu voir Janine de Feydeau (élue AFE) et Jean-Pierre Mercier (chargé de mission pour l’UMP-Québec) sortir de leur réserve, et témoigner publiquement leur confiance au candidat, alors que la section locale semblait divisée par cette candidature. En mars, Guy Wildenstein, patron de l’UMP pour la côte Est des États-Unis, créait la surprise en refusant de soutenir le candidat investi par son parti.
Deux questions restent sur toutes les lèvres. L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, qui sera à Montréal cette semaine, se montrera-t-il officiellement avec Frédéric Lefebvre? Même s’il assistera à l’évènement, le candidat prétend ne pas s’en préoccuper. Il dit refuser d’instrumentaliser une amitié de 30 ans. On se demande également quand le nom de son suppléant ou de sa suppléante sera dévoilé. Il promet une annonce d’ici quelques jours. En attendant, il compte uniquement sur sa ténacité et son projet pour les Français de l’étranger afin de remporter l’élection. “La France a besoin du regard des Français qui vivent en Amérique du nord, et je veux leur dire avec une grande force de conviction que cette élection est leur chance de peser sur la vie politique française”, conclut-il.
Visionnez le reportage vidéo
En 2012, l’UMP envoie ZadigéVoltaire au casse pipe en Amérique du nord.
Deux solutions l’une :
– il gagne, c’est toujours ça de pris
– il perd, il nous foutra la paix un bon moment
2013, PS invalidée, on retourne aux urnes.
Ben, on renvoie Candide malgré la taule de 2012.
Deux solutions l’une :
– il gagne, c’est toujours ça de pris
– il perd, on saura quoi lui dire quand il viendra chialer pour un parachutage dans une mairie en 2014.
Malin, non ?
Il est temps de rappeler aux parachutés l’étymologie du mot :
» Députe » ! Du latin » deputatus » .
» Un député est un membre d’une députation, c’est-à-dire d’un groupe chargé par une nation, une ville, une assemblée, etc., d’un message ou d’une mission particulière. »
Et pas un depUMP imposé par une aristocratie Parisienne !
L’année dernière F. Lefèvre a perdu l’élection dans une circonscription qui lui était pratiquement acquise. Un an plus tard, l’UMP est divisée pour ne pas dire dévastée et les Français lui en veulent, presqu’autant qu’au PS. Je respecte ceux de ses sympathisants qui veulent y croire encore, mais c’est perdu d’avance. Il faut passer à autre chose!
Valoriser la diaspora, des propositions de loi ou d’amendement.. Enfin du fond dans cette campagne !