En visite à Montréal la semaine dernière, le député d’Amérique du nord Frédéric Lefebvre fait entendre sa voix, une voix différente d’une certaine UMP qu’il qualifie de « droite musclé et bodybuildé ». Il veut dépasser les clivages politiques et insuffler du renouveau dans la vie politique française. Inspiré par les Français d’Amérique du nord, il souhaite que la France s’appuie sur les expériences qu’il observe à l’étranger.
« Fidélité ne veut pas dire docilité », lance le député lorsqu’il évoque le retour de Nicolas Sarkozy dans l’arène politique. Il se réjouit cependant que l’ex chef de l’État veuille, comme lui, dépasser les clivages politiques et lancer des jeunes dans le débat public. il cite en exemple son jeune collaborateur parlementaire de 22 ans, Michael Pilater, qu’il a soutenu lors des dernières élections consulaires à Montréal, et qui est aujourd’hui le plus jeune élu à l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE). « Je préfère mon pays à mon parti », ajoute le parlementaire, pour justifier son choix d’avoir voter le programme de stabilité du Premier ministre Manuel Valls.
« Je ne vais plus en séance de questions d’actualité au Gouvernement car ça n’a aucun sens », assène le député. Il assure en revanche, être très présent quand il s’agit de travailler les textes de loi pour ses compatriotes. Cet été, il a d’ailleurs été classé par le quotidien Le Monde, premier ex-aequo avec le député socialiste Bruno Le Roux, pour le nombre de propositions de loi écrites déposées à l’Assemblée Nationale dans les 12 derniers mois.
Frédéric Lefebvre ne perd pas de vue les dossiers qui préoccupent ses électeurs. Il suit de près le dossier de l’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants français au Québec, qui semble aujourd’hui en panne, et participera aux commissions créés par le Gouvernement pour examiner l’imposition à la CSG-CRDS des revenus immobiliers des Français de l’étranger. Il se réjouit de la récente signature de l’accord économique entre l’Europe et le Canada (AECG). Il insiste auprès des interlocuteurs économiques de sa circonscription pour qu’ils se préparent dès maintenant à profiter de ce vaste marché qui va s’ouvrir peu à peu.
Sans aucun doute, Frédéric Lefebvre reconnait que l’Amérique du nord a contribué à lui faire appréhender la vie politique autrement. Il croit fermement que la France a une « magnifique place » à prendre dans le monde, pourvu qu’elle sache s’appuyer sur les Français de l’étranger.
Un reportage de Nathalie Simon-Clerc et Rozenn Nicolle :