Avec des productions mélodiques et recherchées, Superpoze s’impose sur la scène électronique française, et perce à l’échelle internationale. Le 22 juillet dernier, le jeune musicien se trouvait justement à Montréal, où il avait été invité par le Festival MEG – Montreal Groove Music. Gabriel Superpoze profite de cette occasion pour enchaîner les concerts. Agée d’à peine 24 ans, l’artiste ne perd pas son temps. Il débute son séjour en orchestrant un live à la SAT. Le lendemain, il joue au Belmont. Puis, le surlendemain, il se donne en spectacle à Toronto, au Drake Hotel. Rencontre avec le virtuose : entre passion, émotion, et perfectionnisme.
Gabriel Superpoze n’a pas encore 25 ans qu’on l’associe déjà à des emblèmes de la musique électronique, tels que Boris Bejcha, Laurent Garnier, Brodinski ou Flavien Berger. Après une formation classique au conservatoire, il fait ses premiers pas dans la musique électronique à 17 ans, tout en poursuivant des études en histoire. À l’heure actuelle, il se donne en spectacle aux quatre coins du globe et dans de nombreux festivals, que ce soit les Vieilles Charrues, les arènes de Nîmes, ou Dour… Enfin, il a déjà produit son propre label, Combien Mille Records, une poignée de EP, ainsi qu’un premier album, « Opening », tandis que son prochain album sortira en février 2017. Bref, son succès est incontestable.
S’inspirer, expérimenter, se limiter, et enfin, créer
Selon l’artiste, si l’on veut progresser dans son propre style musical, il est nécessaire de commencer « en s’inspirant de ceux qu’on admire, tout en provoquant des catastrophes musicales afin de produire quelque chose de nouveau et personnel ». Une catastrophe musicale, on y parvient en expérimentant, précise t-il. La clé de la réussite c’est de sortir des conventions, musicalement parlant, en se sentant « libre de faire des essais ». Mais c’est aussi de se restreindre dans le matériel. Pour sa part, lorsqu’il commence à composer, il n’utilise qu’un seul synthé et qu’une seule boite à rythme, afin d’augmenter sa créativité.
Des créations musicales à l’image de son environnement
Le style musical de Superpoze a évolué progressivement, laissant place à davantage de mélodies, plutôt que du rythme pur et dur. « Avant ma musique était beaucoup plus rythmée. Puis je me suis passionné pour des musiques plus harmonieuses, avec un travail de texture qui domine le travail rythmique. » Cette évolution n’est pas tellement intentionnelle, elle dépend de son environnement, et notamment de son emménagement de Caen à Paris : « je suis très influencé par ce qui m’entoure, même si ça reste moi, avec le même type de mélodies et des intentions identiques. Par exemple, quand j’habitais à Caen, ma musique était plus calme, plus libérée. Mais maintenant que j’habite dans des immeubles, avec des gens les uns sur les autres, ce n’est pas la même approche. Ma musique est plus quadrillée ».