crédit photo : Grévin-montréal
« Le Général de Gaulle, Jean Drapeau, René Lévesque et Pierre-Élliott Trudeau »
Véritable institution en France depuis 1882, le musée Grévin a figé dans la cire 2000 personnages célèbres en 130 ans. Il s’exporte pour la première fois à l’étranger, et c’est à Montréal que cette première déclinaison est inaugurée. Hier, Grévin-Montréal a ouvert ces portes au Centre Eaton, et compte bien accueillir 300000 visiteurs dès la première année.
« C’est une très grande fierté pour Montréal d’ouvrir le premier Grévin hors de France », explique Philippe Bertout, directeur général de Grévin-Montréal. Depuis hier, les Québécois peuvent croiser l’ancien maire Jean Drapeau, mettre en échec Guy Lafleur ou faire une photo avec Barack Obama, au 5ème étage du Centre Eaton à Montréal, sur 2000 mètres carrés. Grévin-Montréal présente 120 personnages, de toutes les époques et dans tous les domaines, scénarisés par un duo franco-québécois, Julien Bertevas et Dick Walsh, car « il en faut pour toutes les clientèles », lance le directeur général.
Ces personnages de cire au réalisme étonnant ont émerveillé des générations d’enfants et d’adultes depuis des décennies à Paris. Et c’est en finalisant le personnage de Céline Dion il y a six ans, que l’idée d’exporter la marque « Grévin » a germé dans la tête des dirigeants de la Compagnie des Alpes, principal actionnaire du musée Grévin parisien. « Montréal était une évidence, à cause des liens historiques, culturels et linguistiques entre la France et le Québec », précise Philippe Bertout. Français d’origine, le nouveau directeur de Grévin-Montréal, vit au Québec depuis 18 ans, mais sa double accointance culturelle fait de lui un lien essentiel entre le vieux continent et la Belle Province.
« Sur les 350 personnages possibles, 120 ont été retenus, dont 30 Québécois, mais Grévin n’est pas figé dans le temps », explique le directeur. Les susceptibilités politiques ont été préservées. Le Général de Gaulle est présenté en habit militaire et non au balcon de l’hôtel-de-ville de Montréal. Si Pauline Marois a sa place à Grévin-Montréal, seuls le temps et l’histoire emporteront la décision.
Comme en France, une académie Grévin vient d’être créée pour faire le choix des personnages. Si Bernard Pivot préside l’assemblée française qui se réunit deux fois par an, au Québec, c’est Marc Laurendeau, journaliste à Radio-Canada et chargé de cours à l’Université de Montréal, mais aussi l’un des quatre Cyniques, à qui échouera cette mission. Chaque année, trois nouveaux personnages feront leur entrée à Grévin-Montréal.
Interactivité et audace
Les personnages sont réalisés dans les ateliers parisiens, et nécessitent des mois de travail. Sculpteurs, mouleurs, couturières, maquilleuses, perruquières, coiffeuses, … une trentaine d’artisans ont construit et mis en scène nos personnages préférés. Jusqu’à 500000 cheveux peuvent être implantés sur un personnage de cire. Trois Québécoises, dont deux ont suivi une formation au musée parisien, sont chargées d’assurer à Montréal la pérennité des oeuvres créées outre-mer.
L’accent a été mis sur l’interactivité et le multimédia. Dès son entrée, le visiteur devient partie prenante du spectacle. Les technologies scénographiques du studio Moment Factory, recréent les saisons, des rigueurs de nos hivers québécois, à la douceur de l’été. Les décors et la mise en scène transportent le visiteur dans une expérience interactive et sensorielle. Les personnages revivent grâce à l’ambiance sonore, des éclairages festifs ou dramatiques, ou des images créées sur mesure. Le concepteur québécois d’environnement sonore Michel Cazavant, a fait appel aux plus récentes technologies d’infrastructure sonore pour animer les personnages de cire. Les projections multimédias sont également conçues par la firme montréalaise, Geodezik.
Un atelier interactif permet de concevoir virtuellement son propre personnage de cire, et de le faire évoluer dans une vidéo. Les enfants pourront créer leur propre personnage de jeu vidéo. L’aspect éducatif a sa place, et les groupes scolaires pourront apprendre l’histoire en s’amusant.
« On a notre propre identité à Montréal, même si on a un ADN commun avec Paris », lance Philippe Bertout. Il n’exclut pas que certaines techniques inaugurées à Montréal, comme les tags permettant d’obtenir de l’information supplémentaire sur son téléphone cellulaire, soient exportées à Paris. Mais il insiste également sur la spécificité de Montréal : « Est-ce que Paris aurait exposé le personnage de sa plus célèbre dragqueen comme nous le faisons ici avec Mado ? »… pas sûr en effet !
L’expérience culinaire n’a pas été oubliée puisque le Café Grévin par Europea, un resto-boutique qui recrée l’ambiance d’un bistro parisien, propose des petits-déjeuners à la parisienne et un rayon boulangerie.
Après Grévin-Montréal, c’est Grévin-Prague qui ouvrira ses portes en 2014.
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Le site de Grévin-Montréal
Le site du Musée Grévin de Paris