Lors de la 17ème rencontre alternée des Premiers ministres français et québécois qui s’est déroulée du 14 au 15 mars entre Montréal et Québec, Pauline Marois et Jean-Marc Ayrault ont réaffirmé la volonté d’ouverture mutuelle et de rapprochement entre leurs deux gouvernements à travers une coopération économique renforcée.
« Je suis satisfait de voir que l’intensité de la relation est toujours perçue comme une nécessité entre la France et le Québec », a déclaré Lucien Bouchard (ancien Premier ministre du Québec) lors du dîner-conférence de la Chambre de commerce française au Canada. Près de 700 convives, entrepreneurs français et québécois, ainsi qu’un certain nombre de figures politiques avaient d’ailleurs fait le déplacement pour écouter les allocutions des Premiers ministres.
Les mêmes défis
Si Pauline Marois et Jean-Marc Ayrault ont pris soin de rappeler les relations historiques qui unissent la France et le Québec, c’est bien vers l’avenir qu’ils se sont tournés.
« Nous avons les mêmes défis à relever : la bonne gestion des finances publiques, la rigueur, le soutien à la recherche, aux PME, à l’entreprenariat. Je suis persuadée, qu’ensemble, on peut faire avancer nos deux nations » a affirmé Pauline Marois.
Accompagné de membres de son gouvernement : Benoît Hamon (Économie sociale et solidaire), Delphine Batho (Écologie, Développement durable, Énergie), Valérie Fourneyron (Jeunesse et Sports), Yamina Benguigui (Francophonie), ainsi que d’une délégation de 25 chefs d’entreprise, Jean-Marc Ayrault a de son côté rappelé l’importance de renforcer les liens économiques avec la Belle Province qui attire déjà près de la moitié des exportations françaises au Canada (1,7 milliard d’euros en 2012).
Ces échanges devraient s’intensifier avec la signature de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG), et le Premier ministre français n’a pas caché sa détermination à avancer sur ce dossier : « Je le dis clairement : la France soutient la finalisation rapide des négociations en cours. » Depuis 2009, les pourparlers entre les gouvernements français et québécois achoppent sur la question des productions agricoles (viandes et produits laitiers).
Les deux Premiers ministres ont également manifesté leur désir d’accroître leur collaboration dans des secteurs aussi diversifiés que l’économie verte, la valorisation du Nord Québec et la couverture numérique de ces territoires. Ils comptent notamment sur la future Banque de développement économique du Québec et la nouvelle Banque publique d’investissement en France pour soutenir l’implantation de PME sur leur sol respectif.
« Il y a beaucoup de proximité, des réseaux (franco-québécois) qui sont très imbriqués, ce qui explique pourquoi nous avons aujourd’hui une feuille de route quasi identique », a précisé Benoit Hamon, chargé de présenter la Banque publique d’Investissement aux partenaires québécois.
Une mobilité vitale
Deuxième sujet incontournable de cette rencontre : le renforcement de la mobilité des jeunes et de la main d’œuvre; « une question vitale » a souligné le chef du gouvernement français. En visite à Ottawa le 13 mars, Jean-Marc Ayrault s’est entendu avec Stephen Harper sur le renouvellement et l’élargissement des accords pour la mobilité des jeunes. Ainsi, le permis vacances travail (PVT, délivré aux jeunes professionnels français et canadiens) verra ses quotas doublés, dans le nombre et la durée, à partir de 2014.
Si chacun se félicite de ces avancées pour la coopération franco-québécoise, d’autres axes plus polémiques semblent avoir été laissés en suspens. C’est ce que déplore Frédéric Lefebvre, candidat UMP à l’élection législative partielle pour l’Amérique du Nord : « Je suis très heureux que l’on poursuive la politique de renforcement de la mobilité, et cet accord sur les jeunes est très important. En même temps, je regrette que Monsieur Ayrault ait visiblement refusé de recevoir les Oubliés de Buffalo, si nombreux aujourd’hui à attendre une solution. Je pense que c’est une erreur. »
Jean-Marc Ayrault n’a pas non plus tenu à répondre à nos questions concernant la reconnaissance mutuelle des qualifications (ARM), alors que certaines professions (vétérinaires, médecins, psychologues et infirmiers) dénoncent des obstacles pour exercer au Canada.
Le Premier ministre a terminé sa visite ce samedi par un séjour privé en compagnie de son épouse, chez Pauline Marois, à Charlevoix.
Cette semaine, nous publierons le reportage vidéo de cette soirée.
– Oui, mais à condition que les marchés soient ouverts à la concurrence, y compris dans les produits de qualité, et que l’ensemble soit protégé par des brevets de protection internationale rigoureux…
Oui, pour l’application et le respect des accords de migration déjà existants…..Et surtout que, vue l’hyper-protection des métiers de tous milieux, les postulants soient avertis des risques qu’ils courent d’accepter une proposition d’emploi non couverte par un contrat de garantie.