Par Jade St-Laurent
Collaboration spéciale (Paris)
cheznoscousins.com
Ironie du calendrier, les Québécois de France ont assisté en spectateurs à la campagne des élections municipales dans l’Hexagone, alors que des élections provinciales se jouaient au Québec. Même s’ils n’ont pas pu voter, les Québécois de France ont suivi la campagne provinciale, et comme beaucoup de Québécois du Québec, ils se disent insatisfaits, de manière générale, de la façon dont est gérée leur province. Ils n’accordent que très peu de confiance aux politiciens, rejoignant ainsi bon nombre de Français qui ont préféré s’abstenir le 30 mars dernier.
Parmi les Québécois qui vivent en France, beaucoup n’ont ni le droit de voter au Québec, ni le droit de voter en France. Par contre, ils maintiennent un intérêt certain pour la situation politique de leur province d’origine. Nombreux sont les Québécois qui ont suivi, de près ou de loin, la campagne électorale québécoise. Puisque peu d’information sur la campagne a été diffusée dans les médias français, les Québécois ont principalement suivi la campagne en ligne, sur des sites québécois ou canadiens. La proximité hexagonale aidant, les Québécois de France n’ont eu d’autre choix que de suivre la campagne des élections municipales françaises ! Dans les médias, entre amis ou au bureau, les nouvelles sur les municipales étaient sur les lèvres tous les Français.
L’avis des Québécois de France sur la campagne électorale québécoise
L’opinion des Québécois de France est très proche de celle des Québécois qui demeurent au Québec. Alexandre, un Québécois qui a quitté le Québec depuis plus de cinq ans, trouve qu’il y a un manque de direction, d’idée et de courage. « C’est plus une bagarre sur l’image et à ne pas trop faire d’erreurs pour aider les résultats des sondages, jusqu’à l’ultime sondage… des élections », précise-t-il.
Tout comme au Québec, un bon nombre de Québécois de France est déçu du résultat des élections. Ils n’en reviennent tout simplement pas que les Québécois aient réélu un parti connu pour ses scandales de corruption. Toutefois, ils pointent du doigt le Parti Québécois « qui a creusé lui-même sa tombe » en menant une campagne de cette façon. Certains d’entre eux auraient aimé pouvoir donner un mandat de plus au gouvernement Marois pour lui permettre d’accomplir son programme pour la province. Bien que le discours référendaire ait largement été mis de l’avant pendant la campagne, les souverainistes québécois de France rappellent que l’objectif, le jour du vote, n’était pas de décider à cet instant si les Québécois voulaient l’indépendance de la province ou non.
Enfin, ces Québécois regrettent également que les politiciens n’aient pas misé sur les vrais enjeux importants pour la population lors de la campagne. Il y a des sujets beaucoup plus importants que la Charte des valeurs ou le référendum, notamment l’éducation, la santé et les infrastructures.
Voter en France, c’est possible ?
Parmi les Québécois qui font partie du réseau des Québécois à Paris, plusieurs auraient aimé voter, mais une grande proportion n’avait tout simplement pas le droit de le faire. En effet, lorsqu’on quitte le Québec, après deux ans à l’extérieur de la province, on perd son droit de vote aux élections provinciales.
Il est possible de voter aux élections provinciales québécoises en étant hors du Québec, mais il faut toutefois respecter certains critères :
- Votre absence du Québec doit être temporaire, depuis deux ans et moins ;
- Vous avez l’intention de revenir au Québec;
Toutefois, certaines exceptions s’appliquent à la règle des deux ans, notamment si vous êtes un militaire et si vous travaillez au sein du gouvernement du Québec ou du Canada ou d’un organisme international dont le Québec ou le Canada sont membres et auquel ils versent une contribution.
Pour cette élection provinciale, un peu plus de 600 Québécois avaient prévu d’exercer leur droit de vote à Paris.