crédit visuel : Diplomatie française
À la fin de la semaine, le vote pour le premier tour des élections législatives pour la circonscription d’Amérique du nord aura lieu. Les états-majors politiques vont s’afférer autour des résultats de leur poulain, en comparant notamment avec les résultats de 2012. Pourquoi pas vous?
Nous avons réalisé cette carte interactive, par circonscription consulaire, avec les résultats officiels des deux tours des élections législatives de juin dernier. La circonscription comptait 156683 inscrits, et le taux de participation fut d’environ 20%. Le consulat de Québec est celui qui a le plus voté (plus de 25% de participation), tandis que ceux de Miami et Los Angeles ont enregistré les taux les plus bas (respectivement 13.57% et 14.55%). Montréal reste, et de loin, le consulat le plus important (plus de 45000 électeurs inscrits) devant celui de New-York (23000 électeurs). La Nouvelle-Orléans et Moncton sont les petits poucets avec moins de 1000 électeurs inscrits.
Pour consulter les résultats d’un consulat, cliquez sur le point rouge et faites apparaître la fenêtre des résultats. Vous pouvez déplacer la carte avec la petite main.
Carte interactive préparée par l’Outarde libérée à partir des résultats officiels.
Une situation politique différente
En 2012, tous les feux étaient au vert pour la Gauche : François Hollande venait de battre Nicolas Sarkozy. La France, légitimiste, s’apprêtait à confirmer son choix présidentiel pour les législatives. Dans la circonscription, Corinne Narassiguin a fait une excellente campagne, commencée très tôt, et a réussi à faire alliance avec Europe Écologie Les Verts (EELV). À l’inverse, la droite divisée a présenté sept candidats dans la circonscription. L’UMP Frédéric Lefebvre a pâti de son statut d’ancien ministre de Nicolas Sarkozy et des nombreuses candidatures issues de son propre camp. Au second tour, les candidats de droite et de gauche avaient globalement rassemblé leur famille politique respective.
Cette année, la donne a complètement changé. La campagne sera courte, et les candidats partis trop tard pourraient en payer les frais. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault n’a pas le vent en poupe et le président Hollande enregistre des records d’impopularité. Le candidat du PS pourrait payer cette impopularité. Les voix des déçus pourraient se porter sur EELV ou sur le Front de Gauche. Au niveau local, Franck Scemama (PS) n’a pas réussi à faire l’union avec EELV, de plus en plus critique à l’égard du Gouvernement, mais aussi des premières mesures locales (PEC, assujettissement à la CSG-CDRS, …), et Cyrille Giraud (EELV) a logiquement repris sa liberté. Quelle sera la répartition des voix sur les candidats de gauche ? Les électeurs décideront au risque de les éliminer tous dès le premier tour.
À droite, la situation est également foncièrement différente. Si l’UMP Frédéric Lefebvre est toujours présent, il n’aura pas en face de lui une foultitude de candidats divers droite comme la fois précédente, mais un poids lourd de l’UDI, Louis Giscard d’Estaing, et un élu local UMP devenu RFE, à l’Assemblée des Français de l’Étranger. Les centristes de l’UDI, longtemps étouffés par l’omni-présence de l’UMP en Amérique du nord, sont bien décidés à prendre leur part du gâteau. Les électeurs répondront-ils à cet appel centriste en délaissant l’UMP ? L’émergence de l’UDI risque également de se faire au détriment du MoDem de Nicolas Druet, qui concentre d’ailleurs ses attaques sur l’UDI.
La contestation sur le terrain du candidat Lefebvre, et la défection d’une partie de l’UMP aux États-Unis et au Canada, ont également semé le doute dans le camp du parti de Jean-François Copé. On peut également supposer que la bataille fratricide à l’UMP en novembre dernier ait laissé des traces dans un électorat de droite las des chicanes personnelles. Frédéric Lefebvre n’avait pas pris part à ces querelles. Paiera-t-il néanmoins le spectacle donné par Jean-François Copé et François Fillon il y a six mois ? La bataille contre le mariage pour tous, mené par l’UMP, a souvent été incomprise par un électorat différent et plus ouvert à la différence en Amérique du nord. Le candidat de l’UMP s’est empressé de se démarquer de ses collègues de droite sur ce dossier. Cela suffira-t-il ?
La bataille s’annonce serrée et très ouverte, d’autant que l’abstention arbitrera cette élection, dont les deux premiers seulement, seront qualifiés pour le second tour. La logique voudrait qu’un candidat de droite remporte cette circonscription traditionnellement de droite.
En 2012, les résultats étaient les suivants :
– PS-EELV : 12529 voix
– Divers droite (6 candidats) : 7370 voix
– UMP : 6977 voix
– MoDem : 1561 voix
– Front National : 1355 voix
– Front de Gauche : 901 voix
Méthodologie :
En 2012, pas moins de 18 candidats se sont présentés aux suffrages des électeurs. Pour plus de lisibilité, nous avons fait des choix et procédé à des regroupements.
1) Nous avons conservé les candidats et/ou partis déjà en lice l’année dernière :
Karel Vereycken (Solidarité & Progrès)
Frédéric Lefebvre (UMP)
Céline Clément (Front de Gauche)
Nicolas Druet remplace Carole Granade (MoDem)
Franck Scemama (PS) remplace Corinne Narassiguin (PS-EELV)
mais EELV a repris sa liberté : Cyrille Giraud
Thierry Franck Fautré remplace Claire Savreux (Front National)
Véronique Vermorel remplace Raphael Clayette (Parti Pirate)
2) Nous avons regroupé les candidats divers droite ou du centre droit de l’époque, sous le label « Divers droite » :
. Émile Servan-Schreiber (2115 voix)
. Julien Balkany (qui n’a pas pris position mais appelle à faire barrage à la gauche) (2089 voix)
. Antoine Treuille (qui soutient aujourd’hui Louis Giscard d’Estaing) (1611 voix)
. Gérard Michon (qui soutient aujourd’hui Frédéric Lefebvre) (705 voix)
. Philippe Manteau (soutenu par le parti libéral démocrate, parti fondateur de l’UDI) (447 voix)
. Christophe Navel (candidat indépendant qui a rejoint Émile Servan-Schreiber) (389 voix)
3) Le label « Divers gauche » représente le score de Stéphanie Bowring, du Parti radical de gauche.
Inclassables, nous avons ignoré les scores de Jean-Michel Vernochet (17 voix), Robert Tememe (17 voix), Louis Le Guyader (10 voix) et Mike Remondeau (6 voix).
Au 2ème tour, la socialiste Corinne Narassiguin et l’UMP Frédéric Lefebvre s’affrontaient. Nous avons indiqué leur score.
