Par Sarah Laou
Venu tout droit de son Alsace natale, le célèbre humoriste colmarien, Jean-Marie Arrus, montait sur les planches du plus vieux théâtre de Montréal, vendredi dernier. Une initiative impulsée par l’association Alsace-Lorraine des Amériques qui offrait, à cette occasion, son premier grand évènement culturel.
Une représentation unique pour Jean-Marie Arrus qui a parcouru plus de 6000 kilomètres afin de donner son spectacle Toujours et encore des histoires au National. « Cette aventure semble presque tenir de l’irréel, raconte cet humoriste colmarien. J’étais très surpris quand on m’a appelé. Au début, j’ai pensé que c’était une blague et je n’y ai pas cru ». Jean-Marie Arrus, qui a fait ses débuts à la télévision française dans La Classe sur FR3, une émission phare des années 80, ne pensait pas voir un jour ses personnages régionaux à l’humour potache s’exporter outre-Atlantique. En effet, si l’artiste fait salle comble en Alsace, il redoute quelque peu l’accueil que lui réservera le public montréalais.
L’association Alsace-Lorraine des Amériques a tout organisé.
L’idée d’inviter l’humoriste dans la belle province vient de Marcel Cronenberger, un membre fondateur de l’association Alsace-Lorraine des Amériques, qui a visionné le sketch L’alcootest sur Youtube. M. Laurent Gall, président de l’association, explique : « C’est la première fois que nous faisons venir un artiste français à forte notoriété. Notre association a pour vocation première d’introduire des entreprises alsaciennes dans le marché nord-américain, mais elle souhaite aussi promouvoir la culture alsacienne. Monsieur Arrus est un bel ambassadeur de l’Alsace ».
Le spectacle : Ida et Berry, des personnages drôles et attachants.
Le noir se fait. La musique épique et solennelle de l’Odysée de l’espace retentit dans l’enceinte du théâtre Le National. Soudain, la musique se coupe brutalement pour laisser place à des sonorités typiques alsaciennes, de la Bloosmusik. Le ton est donné. Jean-Marie Arrus apparaît sur scène sous les traits d’Ida : une femme de ménage, véritable commère, à l’accent alsacien prononcé et aux propos acérés. Les spectateurs sont hilares et la magie s’opère. Après un entracte où des tartes flambées alsaciennes sont distribuées, le spectacle reprend. C’est au tour de Berry de faire son entrée. Ce retraité alsacien, veuf et pilier de bar, qu’incarne Jean-Marie Arrus, se retrouve dans l’obligation de trouver un emploi, une collocation et une femme sur le célèbre site de rencontres en ligne Meetic. En traitant tour à tour des problèmes de couples, de politique ou de faits de société, Jean-Marie Arrus dépeint avec légèreté, tendresse et cocasserie, la vie des gens ordinaires.
Des spectateurs conquis. Un retour envisagé.
Les spectateurs ressortent de la salle, ravis et souriants. On notera la présence appréciée du Consul général adjoint de France à Montréal, M. Michel Clercx, qui a assisté à la représentation. Pour le président adjoint de l’association Alsace-Lorraine des Amériques, M. Pascal Wozniack, c’est une belle réussite : « Le public a répondu présent. Beaucoup d’Alsaciens expatriés, de Français, mais aussi de Québécois, ont pu découvrir l’humour de Jean-Marie Arrus. Cela ouvre de belles perspectives ».
Jean-Marie Arrus, enchanté par cette première rencontre avec le public montréalais, se dit prêt à revenir. L’humoriste, qui est également producteur de spectacles, rêve de monter un festival Juste pour Rire en Alsace et projette d’ailleurs de mettre en place des collaborations franco-québécoises.
Écoutez l’entrevue avec Jean-Marie Arrus :