Le 18 février prochain, l’humoriste français Patrick Timsit foulera les planches de l’Olympia de Montréal, pour son tout dernier one-man-show « On ne peut pas rire de tout ». Un spectacle détonant, qui devrait séduire un public montréalais déjà conquis par le personnage.
Patrick Timsit, c’est du cinéma, du théâtre, mais aussi de l’humour. Seul sur scène, face à un public toujours plus exigeant, il revient quatre ans après son dernier one-man-show, avec autant de plaisir qu’avant: « C’est un retour à la maison. Mais aussi, il me faut un prétexte. Le dernier spectacle (The One-Man Stand-up Show), c’est parce qu’on m’avait proposé l’Olympia à Paris. » Depuis, Patrick Timsit avoue avoir été repiqué par le virus de l’humour, un exercice qui demande patience et persévérance. C’est une autre proposition de salle parisienne qui va pousser le comique à refaire surface, seul sur scène. « On m’a proposé le théâtre du Rond Point. C’est un lieu culturel important, une belle salle. Un peu comme le Théâtre du Nouveau Monde ici, où il n’y a pas de mauvaises places, où il y a une qualité de programmation indéniable », justifie-t-il. C’est grâce à ce théâtre mythique, qui a déjà vu de grands noms français fouler son sol, que Patrick Timsit et ses complices de toujours, Bruno Gaccio et Jean-François Halin, auront écrit On ne peut pas rire de tout.
« Il y a un avant et après Charlie Hebdo »
À l’affiche en France, une semaine environ après les attentats de Charlie Hebdo (7 janvier 2015), l’affiche du spectacle s’est vue interdite sur certains panneaux d’affichage. En cause, l’illustration, style caricature, de Patrick Timsit tenant un obus dans ses mains, qui à ce moment particulier aurait pu choquer. « Il y a eu une interdiction plus qu’une polémique, mais quelques mois plus tard, l’affiche a été publiée partout. On était dans un contexte de traumatisme évident », explique l’artiste. Pourtant, loin de là l’idée de choquer les gens ou de provoquer des réactions négatives, selon le comique français: « On ne fait pas un spectacle ni une affiche pour choquer les gens. Il y a un avant, et un après Charlie Hebdo, on ne peut pas le nier. Certains disent qu’on ne peut plus faire n’importe quoi, moi j’espère ne jamais avoir fait n’importe quoi ».
Après plus de 25 ans de carrière, il est hors de question pour Patrick Timsit de changer d’humour, d’aseptiser ses propos: « Ce qui m’inspire ce sont mes colères, c’est la non-acceptation de certaines choses. La forme c’est le rire, je dois faire du divertissement, c’est un contrat moral avec les spectateurs. » Pour l’humoriste, que les gens se déplacent pour le voir, c’est respectable. Et pour ça, il ne veut surtout pas se moquer, pointer du doigt, mettre mal à l’aise. Chaque spectacle s’adapte donc, au public, à ses réactions. Si le nom du spectacle. On ne peut pas rire de tout, invite à se poser des questions, c’est avec Patrick Timsit sur scène que l’on découvre sa réponse. « Impossible à résumer en une ligne », confie-t-il.
Un prochain adieu au one-man-show ?
Fort de son succès lors de sa carrière, Patrick Timsit est resté simple, fidèle à lui-même et à ce qui lui donne envie de monter sur scène. Deux ou trois années par one-man-show, des tournées, différentes salles, différentes villes, un rythme soutenu pour celui qui tient à toujours adapter son spectacle. L’engouement autour de On ne peut pas rire de tout est « génial, mais ça m’encourage presque à arrêter. Ça s’est tellement bien passé, que je ne veux pas faire le spectacle de trop, explique l’artiste, il faut partir avant qu’on vous demande de partir. » Heureusement, Patrick Timsit ne disparaîtra pas du jour au lendemain, il compte revenir avec un dernier spectacle, avant de s’éclipser du monde du one-man-show. Il reviendra probablement en tant qu’acteur et comédien: « Je pense faire un dernier spectacle, un dernier tour de piste. Je pourrais l’appeler “Adieu peut-être, merci c’est sûr”, et je pourrais saluer avec émotion un public qui vous verra pour la dernière fois. »
Patrick Timsit touche plusieurs générations, par ses films, le théâtre, le one-man-show. Il réunit un public varié qui prend toujours autant de plaisir à le voir ou le revoir. Grâce à son état d’esprit, son humour parfois piquant, grinçant et son attachement au public, on ne peut que savourer les moments en sa compagnie sur scène. L’Olympia de Montréal, qui accueille pour une soirée unique la comédie, devrait entendre résonner les rires de la première à la dernière seconde. « Parfois quand je suis fatigué, je me dis “Patrick, est-ce que tu échangerais ta place ?”, et non, c’est dans le bon ordre des choses, j’ai voulu le faire et je le fais », avoue l’artiste. L’Olympia de Montréal a voulu lui ouvrir ses portes, le public montréalais lui ouvrira probablement ses bras.
Patrick Timsit en spectacle à l’Olympia de Montréal, le 18 février 2017: olympiamontreal.com/event/patrick-timsit
(crédit photo: gracieuseté – Stéphane de Bourgies)