Kyan Khojandi aime Montréal, et les spectateurs le lui rendent bien. Après des passages dans divers spectacles du Zoofest comme Bref ou le All Star Comedy Club France, le gars de Bref présente son one man show Pulsions ce soir. Une invitation dans son intimité, qui vous fera mal aux zygomatiques.
C’est la troisième fois que Kyan Khojandi vient à Montréal, dans une ville ou il se sent bien. Et tant mieux puisqu’il aura passé le mois de juillet dans la métropole, montant sur scène des dizaines de fois. Il a d’abord présenté son gala Bref, composé des humoristes qui partagaient l’affiche de la mini série Bref diffusée sur Canal Plus.
Ensuite, Sugar Sammy a invité le meilleur du stand-up français pour deux dates mémorables à l’Olympia de Montréal. Mais c’est seul sur scène que Kyan Khojandi revient avec son propre spectacle Pulsions. Il avait présenté une version de 40 minutes lors de l’édition précédente du Zoofest, mais cette année c’est 1h30 de plaisir au Monument National. « J’ai fais ma première de Pulsions à Montréal. On a eu des beaux papiers, c’était la première alors j’étais un peu tendu mais le public m’a mis super à l’aise » nous raconte t-il. Déjà l’année dernière, Kyan Khojandi avait surpris avec ce spectacle parlant de lui, des trois dernières années de sa vie. Il nous avait étonné par son authenticité. Cette année, il revient avec un spectacle modifié, rôdé, rempli de surprises. « Ce qui est bien avec mon spectacle c’est que les gens disent en arrivant : Je suis venu voir le gars de Bref, et quand ils sortent de la salle ils disent : maintenant je connais Kyan ». Et c’est exactement ça. On en apprend beaucoup sur l’après « Bref », sur la mort de son père, sur ses rencontres, ses moments difficiles comme les plus beaux. Une thérapie de groupe par le rire, ou chaque spectateur trouve sa place dans la bulle de Kyan.
Il faut rire de tout
Parler de la mort, de la souffrance tout en faisant pleurer de rire son public, c’est déjà très étonnant. Mais agrémenter le tout de constats sur la vie, de conseils, et de blagues parfois plus terre à terre, là est la vraie force du spectacle de Kyan Khojandi. « Il faut rire de tout, c’est important. Mais il faut le faire bien. On peut faire a manger avec tout, mais il faut que soit bon, mangeable et digeste, l’humour c’est pareil. Une blague c’est un exercice périlleux. » Pendant 1h30, Kyan fait le tour de toutes les pulsions que nous pourrions avoir, celles qu’on assume moins, les pulsions étranges, tout ce qui fait de nous des êtres biens vivants. Et à entendre les rires qui s’échappent du public, nous étions tous vraiment vivants, la larme à l’œil d’avoir trop ri. Kyan Khojandi n’a d’ailleurs pas besoin d’adapter son spectacle en fonction du public, puisque parler de la vie, c’est parler de façon universelle. Il écrit pour tout le monde, sans distinction. Mais selon lui, le public montréalais sait ce qu’est l’humour, « Ils aiment encore plus l’humour qu’à Paris. C’est un public attentif, très au courant de ce qui se fait. Ils ont ce trio de culture, anglophone, française, québécoise, qui rend les gens très exigeants et très enthousiastes aux nouvelles idées. » Un public exigeant certes mais qui se sera levé pendant de longues minutes à la fin du spectacle, remerciant le talent incontestable de Kyan Khojandi.
À voir ce soir, 20h45 au Monument National dans le cadre du Zoofest !
(crédit photo : Conrad Vitasse)