Pour les primaires citoyennes, Ramzi Sfeir a choisi Benoit Hamon. Le patron des socialistes de Montréal est l’un des trois coordonnateurs de la campagne à l’étranger, de l’ancien ministre de Jean-Marc Ayrault, qui veut faire des Français de l’étranger, une collectivité extraterritoriale à part entière.
Benoit Hamon veut « faire battre le cœur de la France »… mais aussi celui des Français de l’étranger. D’ailleurs, le patron local des socialistes estime que la campagne de son poulain est l’une des plus dynamiques à l’étranger. « Benoit est honnête et n’utilise pas la langue de bois », considère celui qui, avec Mauve Serra de Suisse et Mehdi Tanani du Maroc, a pour mission d’expliquer les propositions de Benoit Hamon, mais aussi de rapporter les problématiques spécifiques des Français de l’étranger à Paris. « Pour notre candidat, les Français de l’étranger font partie de la France », justifie M. Sfeir.
D’ailleurs Benoit Hamon défend l’idée d’une collectivité extraterritoriale des Français de l’étranger, fonctionnant comme n’importe quelle collectivité locale de l’Hexagone, car « ils sont des Français comme les autres ».
Au sein de cette collectivité, leurs droits à l’éducation, à la protection sociale et à certaines aides seraient garantis. Par exemple, Ramzi Sfeir propose également que les entreprises françaises à l’étranger puissent être aidées dans ce nouveau cadre.
Mais c’est aussi le revenu universel qui est au cœur des proposition de Benoit Hamon. « C’est un pallier de protection supplémentaire, explique Ramzi Sfeir, reste à savoir s’il doit être basé sur la nationalité ou sur le lieu de résidence ».
« Une primaire, c’est important pour faire naître de nouvelles idées »
Pour cette « campagne-éclair », le patron des socialistes de Montréal n’exclut pas d’organiser un rassemblement à Montréal. Il se réjouit de compter 16 000 Français de l’étranger inscrits pour voter les 22 et 29 janvier prochains par internet. « C’est deux fois plus que lors de la dernière primaire de la gauche», note le numéro 2 de la Fédération socialiste des Français de l’étranger (FFE-PS). Il concède que la dynamique de la primaire de la droite et du centre a joué un rôle. « La primaire, c’est devenu une norme », ajoute-t-il.
Le débat sur la déchéance de nationalité a fait beaucoup de mal à l’étranger
Selon M. Sfeir, Benoit Hamon suscite beaucoup d’intérêt chez les Français de l’étranger et particulièrement chez ceux de Montréal, suivi de Vincent Peillon et Arnaud Montebourg. L’ex-premier ministre Manuel Valls n’a pas de représentant à l’étranger. « Le débat sur la déchéance de nationalité a fait beaucoup de mal à l’étranger », lâche Ramzi Sfeir, qui qualifie le bilan de l’ancien chef de gouvernement de « mitigé ».
Au-delà de la primaire, Ramzi Sfeir se réjouit du débat né de cette confrontation. « Une primaire, c’est important pour faire naître de nouvelles idées, pour renouveler notre pensée, pour créer de nouveaux courants », affirme-t-il. Confiant, il se réjouit de la montée de Benoit Hamon dans les sondages, et se plait même à rêver d’une surprise, comme lors de la primaire de la droite et du centre, ou le 3e homme l’a finalement emporté…
Le site de Benoit Hamon: www.benoithamon2017.fr
(crédit photo: Nathalie Simon-Clerc)