« L’Union française dévoile son futur! ». Jusqu’à vendredi soir, l’association de la rue Viger expose les projets de 14 étudiants de l’école d’architecture de l’Université de Montréal (UdeM), portant sur la rénovation de la bâtisse de historique de l’organisation. C’est la première fois que l’Union Française (UF) collabore aussi longtemps avec une université, et c’est vraiment une réussite, selon deux des membres du Conseil d’administration, Antoine Rénard et Jean Isseri. L’association a décidé en mai 2014 de contacter l’UdeM et ses professeurs en architecture, Nicolas Roquet et Claudine Déom. L’objectif était de donner à leurs élèves un atelier sur l’Union Française et le développement de sa bâtisse, qui, après 148 ans, nécessite d’être rénovée.
Claudine Déom a ainsi piloté une étude patrimoniale avec quatre de ses élèves à la Maîtrise en aménagement, option Conservation de l’environnement bâti, tandis que Nicolas Roquet a pris en charge un groupe de 14 étudiants de troisième année de l’école d’architecture, pour 14 projets différents. « On s’est demandé ce qu’on voulait offrir à la population française et francophone à Montréal, et qu’elles étaient les potentialités du site et de l’association elle-même, explique l’instigateur du projet, qui est membre du conseil d’administration de l’Union Française, mais aussi étudiant en troisième année à l’école d’architecture de l’UdeM, Antoine Rénard. Les étudiants [ndlr : dont lui] ont travaillé entre septembre et décembre 2014 sur un projet de rénovation du bâtiment, qui nous a permis de mener notre réflexion en profondeur sur ce que va devenir l’Union Française. » Il souligne que l’UF est en train de se renouveler. Construite en 1867, la bâtisse est vétuste et à besoin de travaux en profondeur : « L’idée est d’arriver à trouver des idées, à savoir comment on va réinvestir ce vieux bâtiment, et quels sont les besoins à Montréal. » 14 projets comme phase de réflexion pour une prochaine rénovation de l’Union Française [caption id="attachment_9255" align="alignright" width="268"]
Antoine Rénard, l’un des étudiants impliqué dans le projet et administrateur de l’Union Française.[/caption] Les 14 étudiants ont développé leur projet personnel autour d’un thème parmi trois proposés : l’UF comme un club social, l’UF comme un pôle de diffusion et de création culturelle, et l’UF comme un lieu d’accueil des immigrants. Chaque élève a mené jusqu’au bout un des trois concepts, mais l’idée principale est que l’association représente les trois thèmes à la fois. Elle veut savoir où elle peut se rendre, et comment elle peut mélanger ces trois concepts afin de se réinventer. « Cela a été réalisé dans un cadre pédagogique, lance M. Rénard. Nous n’avons pas du tout pris en compte la réglementation municipale et celle de la parcelle, puisque nous sommes seulement propriétaires de la moitié du terrain qui a été soumis aux élèves. » En effet, le projet se développe à la fois sur la parcelle de l’UF, mais aussi sur le parc adjacent qui appartient à la Ville de Montréal et également sur une partie à l’arrière de l’UF, qui elle, appartient à la Société des transports de Montréal (STM). Ce projet est donc vraiment académique, le but étant d’aller chercher des idées et connaître le potentiel que peut avoir la bâtisse de l’Union Française. « Le parc situé à côté de l’Union n’a pas vraiment sa place au sein du tissu urbain, indique le professeur en architecture, Nicolas Roquet. C’est un reste d’une démolition dûe à la construction du métro dans les années 1960, donc il n’a pas sa raison d’être ici, surtout qu’il y a le grand square Viger juste en face. » Selon lui, l’UF pourrait utiliser cet espace à bon escient lors d’une prochaine modernisation. L’Union Française sera modifiée par des architectes professionnels
Ce partenariat avec l’UdeM est donc aujourd’hui la phase préliminaire d’un projet concret de rénovation. « Nous avons des architectes professionnels qui travaillent pour nous et sur des obstacles beaucoup plus concrets au sein de la bâtisse, comme les problèmes de circulations de secours qui ne sont pas aux normes, déclare M. Rénard. Ce sont des cas très pratico-pratiques et très techniques, qui ne sont pas très intéressants à travailler pour les étudiants, mais qui nous bloque au jour le jour dans le développement de l’association. » Pour le Consul général adjoint de France, Michel Clercx, il est important de financer ce projet, via une subvention que l’État français attribue à l’Union Française. « Par le travail de ces jeunes, on peut savoir ce que l’UF peut devenir du point de vue de sa renaissance patrimoniale, de sa finalité, et quel service elle peut allouer à la communauté française et montréalaise. » Selon lui, les propositions des élèves montrent la force que recèle l’association ainsi que cette bâtisse très ancienne, qui a accueilli tant de générations, immigrants comme Montréalais : « Un potentiel existe et nous espérons qu’à terme l’UF pourra connaitre une renaissance au bénéfice de tous, et nous donnera des projets de nature inspirants pour nos compatriotes, Montréal, et la renaissance de ce quartier. » (crédit photo : Charlotte Lopez) (illustration de Une : affiche de l’Union Française)]]>


