Romain Fayolle est un de ces 30 000 immigrants français, qui a décidé de tout quitter en France il y a maintenant huit ans, pour vivre sa vie au Québec. Employé pour la Ville de Montréal au développement économique, il nous en dit un peu plus sur son parcours en tant que francophone dans un pays nord-américain.
C’est durant ses études en géographie dans le sud de la France que Romain Fayolle, 20 ans à l’époque, a eu l’opportunité de terminer son diplôme à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) dans le cadre d’un programme d’échange. « Je n’avais jamais envisagé de quitter la France, et je n’avais pas non plus de raisons pour partir si loin, confie-t-il. Néanmoins, j’avais l’envie de vivre une nouvelle expérience, quelque chose de différent, pour sortir d’une certaine routine. » L’occasion s’est alors présentée et Romain l’a saisie en se disant que c’était « maintenant ou jamais ». Depuis, il n’est pas retourné vivre sous le chaud soleil de Nice.
L’attrait de la grande île de Montréal avec ses multiples quartiers et sa diversité ethnique et multiculturelle ont été des éléments décisifs pour lui : « J’ai adoré mon expérience, la ville et les gens que j’ai rencontrés, je suis donc resté », explique un Romain pas farouche de reconstruire sa vie à 6 000 kilomètres des siens.
Malgré son amour pour la deuxième plus grande ville du Canada, le jeune homme conserve des liens très forts avec la France. « Même si le Québec m’a accueilli à bras ouverts, la France reste mon pays, celui de ma famille et de mes amis d’enfance, précise Romain. La France fait partie de moi, je suis tous les jours l’actualité française et, à distance, je m’implique dans la vie publique du pays.
« C’est une chance unique pour moi de travailler pour la Ville de Montréal »
[caption id="attachment_11032" align="alignright" width="300"] L’arrondissement RDP-PAT de Montréal[/caption]Aujourd’hui, commissaire au développement économique pour l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) à la Ville de Montréal, il a pour mission de renforcer l’attractivité et le dynamisme économique de son arrondissement par un soutien approprié aux entreprises et en concrétisant différentes initiatives spécifiques. « Montréal représente beaucoup pour moi, souligne-t-il. C’est une ville particulière, donc je voulais travailler pour cette administration afin d’apporter une contribution positive au développement, ainsi qu’au rayonnement de la ville. »
Pour lui, il s’agit d’une chance unique de travailler pour une telle métropole lorsqu’on débute une carrière, en raison notamment des compétences, des expériences et des moyens auxquels il est facile d’accéder. En tant que Français et étant donné ses fonctions, Romain apporte une connaissance singulière du monde urbain européen. « Je profite de mes expériences françaises et québécoises afin de faire un lien entre les meilleures pratiques des deux côtés de l’Atlantique », mentionne le jeune français de 28 ans.
« La vie montréalaise est un mélange unique d’Europe et d’Amérique du Nord »
[caption id="attachment_11033" align="alignleft" width="300"] Romain Fayolle, lors d’une atelier participatif sur le projet de la rue Sherbrooke. Arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-TremblesNovembre 2014 © Patrick Deschamps[/caption]
En plus d’une carrière stimulante grâce à des opportunités fréquentes, le Québec offre pour Romain une qualité de vie intéressante et un croisement équilibré entre les modes de vie nord-américain et européen. « Il suffit d’aller en Ontario pour voir la différence, déclare-t-il. Le Québec m’a apporté et m’apporte beaucoup. »
Ce que Romain affectionne le plus dans la belle ville de Montréal est son côté multiculturel, ainsi que la présence non négligeable de la nature, au sein même de cette dernière. « J’aime la vie montréalaise, c’est un mélange unique d’Europe et d’Amérique du Nord, s’exclame-t-il. C’est un croisement particulier de cultures francophones, anglophones et d’une multitude d’autres communautés. Vous pouvez aussi ressentir l’effervescence de la métropole tout en profitant d’une forte présence de la nature, avec le Cap Saint-Jacques ou le Mont-Royal. »
Encore de belles expériences à vivre dans la Belle province pour Romain
Lorsque l’on est Français au Québec, il est dur d’échapper aux petites moqueries de nos cousins québécois, sur notre façon de parler, mais également parfois sur notre comportement : « Mon entourage s’amuse de mes expressions typiquement françaises, voire « sudistes », de ma nécessité d’aborder souvent la politique, de mon lien conservé avec la France et aussi de mes comportements « franchouillards » au niveau de la nourriture et des vêtements notamment », raconte Romain amusé.
Mais de leur côté, ses collègues de travail reconnaissent la rigueur de son éducation française et l’importance pour lui de mener une argumentation claire et construite. L’esprit critique est reconnu et apprécié dans son domaine, selon Romain. « Étant donné le tempérament latin que nous avons en tant que Français, je pense que nous pouvons apporter une certaine stimulation, une volonté d’exprimer haut et fort ce que nous pensons et ce que nous souhaitons défendre, déclare-t-il. Les Français permettent aussi d’apporter le meilleur de la France, et de renforcer le lien si particulier qu’il existe entre le Québec et notre pays. »
Un retour en France n’est pas au programme de Romain, qui a encore beaucoup de belles expériences à vivre dans la Belle province. « Pour le moment, je n’ai pas le projet de partir, je serai d’ailleurs en mesure de demander ma citoyenneté d’ici cet été », confie Romain, tout sourire.
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