Les gâteaux français et la charcuterie manquaient tellement à Romaric Boussin qu’il a décidé de créer une épicerie en ligne spécialisée en produits alimentaires français. Lancé le 26 novembre au cœur de Montréal, Francomarket.com offre une sélection de marques mythiques qui ont traversé le temps et ravi plusieurs générations.
Les produits français manquent encore au Québec. Fort de cette constatation, Romaric Boussin a décidé de les proposer sur son tout nouveau site, francomarket.com, lancé hier à Montréal. À 34 ans, ce parisien a fait le choix du Québec pour lancer son entreprise, car « c’est plus simple ici, il y a plus d’ouverture et beaucoup de choses à faire », assure-t-il. Diplômé en commerce international, le jeune Français a une carrure de rugbyman, un look d’artiste et une âme d’entrepreneur. « je suis très indépendant, et je savais qu’il fallait que je crée quelque chose », explique Romaric Boussin.
Plus que des marques, des marqueurs culturels
Si ses lointaines origines sont ivoiriennes, sa culture est très française. Ses yeux pétillent lorsqu’il évoque les biscuits Brossard ou les petits plats cuisinés à la française qu’il voudrait importer. Au terme d’une consultation auprès de 600 Français expatriés, Romaric Boussin a sélectionné plusieurs dizaines de produits qui fleurent bon la France et transpirent la nostalgie : foie gras du sud ouest, filets de maquereaux Petit-Navire, biscuits Brossard, Cachou Lajaunie, ou encore des Carambar et des sucettes Pierrot Gourmand. Plus que des marques, des marqueurs culturels quelles que soient les générations !
La jeune entreprise travaille avec des importateurs mais n’exclut pas de sélectionner ses producteurs locaux pour importer des produits du terroir dans l’avenir. « Nous comptons sur l’AECG (accord commercial entre l’Europe et le Canada), explique le jeune Français, car certains produits sont encore difficiles à importer ». En effet, les fromages et les plats préparés à base de viande, sont très contrôlés par le Canada. De plus, l’entreprise devra développer une solution d’emballage pour que le produit arrive frais chez le client. Tous les produits sont expédiés par Postes Canada sous un à deux jours ouvrables.
« Montréal, un endroit pour moi »
« J’ai toujours eu le sentiment que j’habiterai ailleurs », avance le chef d’entreprise, dont l’expatriation fait déjà partie de sa jeune carrière. Il passe trois ans à Londres « pour améliorer mon anglais », précise-t-il, avant d’attraper un permis vacances-travail (PVT) en 2008 pour débarquer à Montréal. La métropole ne lui est pas inconnue puisqu’il y a passé des vacances en 2006 et 2007. Après 18 mois au service d’une institution financière québécoise, et l’obtention d’un visa de jeune entrepreneur, il rentre en Europe pour demander un visa de résident permanent canadien. Il vit à Montréal depuis mai 2013. « J’ai tout de suite su que c’était un endroit pour moi, pour mon développement personnel et mes objectifs futurs », justifie le jeune Français.
Aujourd’hui il caresse l’ambition de faire de francomarket.com une référence pour les expatriés français au Canada, afin qu’ils trouvent en un seul endroit, les produits qu’ils cherchent. « Je veux également faire connaître ses produits aux Québécois », renchérit Romaric Boussin, qui travaille beaucoup sur la qualité des produits qu’il propose.
Produits du terroirs et épiceries thématiques
La jeune entreprise reste à l’écoute de ses clients pour trouver et importer les produits désirés par les expatriés français en mal de saveurs françaises. D’ailleurs Romaric Boussin fourmille de projets pour francomarket.com, comme des espaces thématiques pour promouvoir des produits du terroir, selon les régions de France. « Notre objectif est de faire l’importation nous-mêmes et faire travailler des producteurs français du terroir », confie-t-il. Le jeune chef d’entreprise veut également étendre sa gamme de produits, et proposer des produits plus rares dans l’avenir.
Malheureusement, le vin ne sera pas sur la liste de francomarket.com dans l’immédiat, puisque la Société des Alcools du Québec (SAQ), société gouvernementale, détient la quasi-exclusivité de l’importation et de la vente au Québec.
Pour le moment, la jeune entreprise compte sur un lancement réussi et sur le bouche-à-oreille à l’aube des fêtes de Noël, pour se faire connaître et se développer. « Nous achetons en gros, nous avons fait un pari, le stock est là! », conclut Romaric Boussin.
(crédit photo : Nathalie Simon-Clerc)