Tiken Jah Fakoly, chanteur de reggae était au Métropolis la semaine dernière pour un concert placé sous le signe de la tolérance et du respect. Le grand retour du reggae man, qui a débuté sa carrière à Paris, s’inscrit dans une série de concerts, programmés pour fêter les 30 ans de Nuits d’Afrique.
Dans une salle comble, Tiken Jah Fakoly apparaît dans un costume traditionnel ivoirien. Comme un sage venu outre-Atlantique pour propager ses valeurs. On connaît tous Bob Marley, Jimmy Cliff dont les chansons sont reconnues et chantées internationalement. Pourtant Tiken Jah Fakoly est à Montréal, pour chanter ses plus gros succès en français, mais aussi pour reprendre les chansons les plus connues dans la musique reggae, synonyme de tolérance, de respect, de lutte contre le racisme et contre toute forme de discrimination, mais c’est aussi de défense du peuple africain. D’ailleurs en 2003, il obtient la Victoire de la Musique de la catégorie album Reggae/Ragga/World pour l’album Françafrique. Cette même année, il est l’invité du festival Musiques métisses d’Angoulême.
Se rebeller pour éviter à des policiers blancs de tuer des citoyens noirs
Entre ses chansons, Tiken Jah Fakoly explique à une foule compacte que les dernières échauffourées entre policiers et citoyens sont intolérables. Que le monde doit se soulever, se rebeller pour éviter à des policiers blancs de tuer des citoyens noirs en toute impunité. Le chanteur engagé explique aussi que c’est la jeunesse africaine qui doit sauver son pays, que sans elle, rien ne pourra évoluer, et que c’est valable dans le monde entier. On ne peut s’empêcher de penser aux Nuits Debout qui ont commencé en France, de cette nouvelle génération prête à assumer des opinions politiques pour tenter de faire avancer son pays. Ce n’est qu’un début, la prémisse d’une jeune population qui doit commencer à s’inquiéter pour son pays, qu’il soit européen, africain ou américain. Engagé, il l’est depuis longtemps, puisque Tiken Jah Fakoly a participé trois fois à la Fête de l’Humanité à La Courneuve, dans les années 2000.
Ouvrez les frontières
Il règne une véritable bonne ambiance au Métropolis ce soir-là, les gens dansent, chantent les paroles tout en évitant les nuages de pot qui s’élèvent dans la salle. Mais le concert est bon enfant, on sent la bonne humeur et la joie de vivre de Tiken Jah Fakoly. Passer un message positif à travers la musique, encourager des peuples, des comportements, tout en dansant, c’est la vraie magie du reggae. Et Tiken Jah Fakoly est un vrai magicien. Au moment de la chanson « Ouvrez les frontières », le chanteur mentionne les difficultés rencontrées en terme de visa pour rentrer sur le territoire canadien, alors que selon lui, l’Afrique est un pays qui accueille tout le monde (il n’avait pas pu assurer son concert en 2012). Cette année le Canada l’a accueilli les bras ouverts, comme les spectateurs du Métropolis !
(crédit photo : André Rival – Festival Nuits d’Afrique de Montréal)