Yan Chantrel est satisfait de sa première réunion à l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE). Le Conseiller socialiste à l’AFE pour le Canada veut impliquer les élus de terrain dans le monde et avance déjà des idées pour faciliter le quotidien de ses compatriotes. À la clef selon lui : prouver l’utilité de la nouvelle AFE.
« La pérennité de l’AFE dépend de nous », lance Yan Chantrel. La nouvelle assemblée a fait des 90 nouveaux élus des « constituants », qui ont fait leur propre règlement intérieur, ont délimité leurs six commissions, et élu leur président, et vice-présidents.
Amusé, il revient sur la discorde à droite qui a abouti à l’élection d’un président socialiste, Marc Villard, dans une assemblée majoritairement de droite. Il souligne la personnalité de « rassembleur » du nouveau Président, et indique que des groupes constitués de 10 membres sont pertinents dans une assemblée resserrée afin que toutes les sensibilités s’expriment. Il est membre du groupe de gauche « Français du Monde, écologistes et solidaires ».
Les vice-présidences ont été attribuées aux deux autres groupes, les Indépendants (RFE de Robert Del Picchia) et à l’Alliance de la droite, du centre et des indépendants (UMP-UDI), mais c’est à la demande du groupe de gauche, qu’une femme occupe l’un des postes.
Le conseiller socialiste de Montréal assure que, même si la nouvelle assemblée n’a qu’un rôle consultatif, elle peut donner des avis éclairés au Gouvernement, et travaille déjà avec les parlementaires des deux assemblées. Le jeune conseiller veut montrer l’utilité et la pertinence de l’assemblée. « J’ai demandé que les conseillers consulaires du monde entier participent à des groupes de travail pour utiliser l’expertise de chacun », explique-t-il.
Yan Chantrel souhaite travailler pour la pérennité de la nouvelle assemblée, mais tient également à son indépendance. Il a interpelé les conseillers en séance plénière, pour rappeler que les sénateurs des Français de l’étranger n’étaient plus membres de droit de l’AFE, comme c’était le cas auparavant. En effet, plusieurs sénateurs ont pris part aux débats en séance et en commission. Le conseiller à l’AFE souhaite que l’indépendance de l’assemblée soit respectée par les parlementaires. « Son indépendance, c’est sa force », affirme-t-il.
Les Français de l’étranger, acteurs du développement économique de la France
« Je veux contrer la vieille pensée, du Français nantis qui fuit à l’étranger », assène le conseiller socialiste. Il explique que la gauche a tenu à présider la Commission Finances-Budget-Fiscalité pour ne pas laisser la droite préempter le débat sur la CSG-CRDS, sujet sensible pour les Français de l’étranger. Il assure qu’il y a une pensée de gauche sur ce sujet; par contre, il n’admet pas que l’on fasse payer des cotisations sociales à des Français qui ne bénéficient pas de prestations sociales. Il avance l’idée d’incitations fiscales favorables pour les Français qui loueraient leur logement alors qu’ils sont à l’étranger. À l’inverse, il souhaite que les logements libres soient taxés.
« On va faire un état des lieux, et des propositions », assure le conseiller à l’AFE, qui ajoute : « Les Français de l’étranger participent au développement économique de notre pays, et font rayonner la culture française hors de nos frontières! » Il reconnaît vouloir travailler avec les conseillers de toute sensibilité sur ce sujet comme sur d’autres, mais tient à réaffirmer sa fibre de gauche. « Je suis plus libéral sur certains sujets de société comme la fin de vie, la GPA (gestation pour autrui) ou la mariage pour tous », résume-t-il.

D’ailleurs, il rappelle que le prochain voyage du président de la République au Canada est basé sur le développement économique et sur les échanges entre la France et le Canada.
Géolocalisation, passeports et bourses scolaires
Yan Chantrel est également préoccupé par les demandes de ses compatriotes quant à la possibilité de contourner la géolocalisation des émissions françaises de télévision sur internet. Il réfute l’idée d’un accès gratuit depuis l’étranger alors qu’on ne contribue pas au financement du service public de France Télévisions. Par contre il va émettre une proposition afin que les Français puissent bénéficier d’un accès aux émissions d’information et aux programmes culturels, contre une redevance annuelle de 20 à 30 dollars. Il concède que les programmes sportifs sont plus compliqués à obtenir à cause des droits négociés par les chaînes. « Les étrangers pourront également s’abonner et financer notre service public », avance le conseiller.
Il se félicite des mesures déjà annoncées par Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger, comme la fin de la double comparution pour la délivrance des passeports dès 2015, les démarches administratives dématérialisées, et l’augmentation du budget des bourses scolaires.
« Les « PVtistes » ne sont pas des jeunes qui partent en vacances ! »
Préoccupé par les problèmes d’emploi et de formation, il a intégré cette commission à l’AFE, et compte bien interpeler les membres du gouvernement français sur cette problématique lors de leur visite au Canada. Il considère ce dossier comme très important pour les Français de l’étranger, et ne souhaite plus qu’elle se résume à des subventions données à des organismes. « Les organismes, c’est un peu nébuleux », confie le conseiller, avant d’ajouter : « L’emploi et la formation sont des facteurs d’intégration dans les sociétés d’accueil. »
Il souhaite que l’État français puisse apporter des aides plus importantes aux Français qui partent à l’étranger. « Un Français qui part à l’étranger n’est plus au chômage en France, il acquiert une formation valorisante, et ça peut enrichir la France », assure Yan Chantrel. Il s’insurge contre ceux qui perçoivent les « Pvtistes » comme des jeunes qui partent en vacances, alors que, selon lui, on devrait « mettre le paquet » pour les aider à trouver un emploi. S’il souhaite valoriser le départ, il veut également que le retour de ces Français expatriés soit faciliter par une « nouvelle intégration » dans l’Hexagone.
Le conseiller AFE réfléchit à la tenue de permanence pour ses compatriotes, mais il ne souhaite pas les faire dans des consulats, à cause des horaires administratifs restreints. Ottawa, Toronto et Québec seront ses destinations en plus de Montréal. « Je suis dans l’action », conclut Yan Chantrel. « Communiquer c’est bien, faire c’est mieux », ajoute le conseiller socialiste, en clin d’œil à son collègue de l’UMP.
Les détails de la première session de l’AFE
Pour communiquer avec Yan Chantrel : y.chantrel@assemblee-afe.fr
Oh, il a la tête et le discours d’un politicard parisien. Echec garanti. Que fait-il dans la vie ce monsieur ?
Dommage qu’il n’ait même pas la politesse de rappeler les conseillers consulaires qui l’ont contacté avant son départ pour l’AFE et qui lui ont fait part de leurs préoccupations et priorités.