Durant tout le mois de décembre 2017, la boutique parisienne Fabriqué à Montréal propose à la vente des produits artisanaux venus du Québec. Cette opération existe grâce à un projet de transport maritime écologique initié par l’entreprise Portfranc.
Par Romain Lambic
À l’heure où le CETA, accord économique et commercial global de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne, est provisoirement entré en vigueur en septembre 2017, un projet s’est développé en parallèle pour créer une nouvelle voie de transport de marchandises transcontinentale et écologique. Le projet, initié par la jeune entreprise franco-québécoise Portfranc, a pour objectif de promouvoir des produits artisanaux français au Canada et, inversement, des produits artisanaux québécois en France. L’écologie et les échanges entre Français et Québécois sont au cœur du projet. Ainsi, il y a quelques semaines, une dizaine de produits issus d’artisans québécois ont fait le voyage en France par voilier et par transport propre, avec un minimum de carbone rejeté dans l’environnement. Ces produits québécois sont vendus dans la boutique éphémère Fabriqué à Montréal, située rue Saint-Claude, dans le IIIe arrondissement de Paris, ouverte jusqu’au 31 décembre 2017. « La plupart des artisans qui ont fait livré leurs produits via le projet de Portfranc sont de Montréal », explique Edwin Richard, gérant de Portfranc Europe et responsable de la boutique Fabriqué à Montréal. « En dehors de Quartz, aucune marque présente ici n’avait vendu leurs produits en France. Par ce biais, nous essayons de promouvoir l’esprit québécois à Paris », confie-t-il.
Promouvoir l’artisanat québécois en France
Parmi les marques ayant participé à ce projet et présentes en magasin il y a Lowell (sacs en cuir), Evelyne, Yoga Jeans, Atelier b, La Montréalaise atelier, Odeyalo et Dahls (prêt-à-porter), Anne-Marie Chagnon (bijoux), les magazines Urbania, Nouveau Projet, Beside et Dinette Magazine, ainsi que le producteur de sirop d’érable Nos Cabanes et Bec, qui fabrique des sodas au sirop d’érable.
La nouvelle ambassadrice du Canada en France, Isabelle Hudon, était présente lors de l’inauguration de la boutique le 6 décembre. « Je suis une grande amoureuse et admiratrice de nos jeunes créateurs, en particulier dans le milieu de la mode. Dans ce domaine, nous devons les soutenir, de les célébrer », explique la diplomate canadienne. Quant à l’initiative écologique qui a permis le transport de cette marchandise, elle estime que « ce moyen de distribution avec une empreinte carbone quasiment nulle envoie un très bon signal à la communauté des affaires, mais surtout aux Français qui s’intéressent à la question environnementale ». Le directeur général et co-fondateur de Portfranc, Clément Sabourin, a « l’ambition de rassembler des entreprises qui vont nous accompagner dans cette aventure. Nous n’allons pas simplement vendre le produit que nous transportons, nous voulons également offrir nos services à ces entreprises qui veulent faire découvrir leurs produits de l’autre côté de l’Atlantique ».
En amont du transport des marchandises vendues en ce mois de décembre à Paris, un voyage de la France vers le Québec fut organisé en août 2017 sur le même voilier. Il transportait alors, en plus des créations d’artisans français destinées à être vendues aux Québécois par Portfranc, 7 000 bouteilles de champagne Nicolas Feuillatte, des tissus pour le Cirque du Soleil, des charentaises Rondinaud, des cirés Guy Cotten et des draps foutas Mat de Misaine. Pour mener à bien ces échanges transatlantiques, Portfranc a bénéficié d’une aide de près d’un million de dollars canadiens (environ 660 000 euros) sur trois ans de la part du gouvernement du Québec.
(crédit photos: Portfranc et Romain Lambic)
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Le site de Portfranc: www.portfranc.co/