Créée en 2016, l’application Soul City est née de l’envie de s’éloigner du tourisme de masse et de proposer un voyage davantage personnalisé : le feeling tourisme. Annick Charbonneau, cofondatrice, nous en dit davantage.
Entrevue recueillie par Léa Villalba, rédactrice en chef adjointe
Léa : Qui se cache derrière Soul City ?
Annick : ce sont trois personnes, deux québécois et un français. Stéphane Hamilton, directeur technique, Michael Bechler, spécialisé dans l’expérience utilisateur à Strasbourg et moi-même, Annick Charbonneau, entrepreneur en technologie.
Léa : Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Annick : c’est une histoire mignonne à raconter. Moi, avant Soul City, j’avais un business en ligne de vente de créations de designers canadiens, Chiccane.com, et Stéphane s’occupait de l’intégration web et de tout ce qui est programmation de mon site. De son côté, il avait un partenaire en France, Michael, à qui il confiait la partie France de son entreprise de programmation web et mobile Jolifish. Donc le lien commun entre nous, c’était Stéphane.
Un matin, Stéphane voulait qu’on se rencontre pour parler de facturation et autre. Puis, à la fin du déjeuner, il me dit « ce n’est pas de ça dont je voulais te parler. J’ai un projet. Est-ce que tu veux embarquer ? La semaine prochaine, je vais à Strasbourg pour rencontrer Michael. Est-ce que tu viens ? ». Donc, là j’étais assez intriguée par le projet pour lui dire d’accord (rires) ! Tous les trois, on a vu que nos compétences étaient complémentaires. Donc c’est comme ça que le projet est né !
Léa : Parlez-moi du feeling tourisme. D’où vient cette idée ?
Annick : c’était vraiment un melting-pot du trio. On a vraiment décidé de faire de la découverte par feeling parce qu’on trouvait qu’à l’époque, les expériences des villes pour le tourisme n’étaient pas du tout personnalisées. On retrouvait beaucoup de listes comme « les meilleurs musées à paris », « les meilleurs restaurants à Lyon », « les meilleurs endroits à visiter à New York » mais on trouvait que ce n’était pas ciblé pour la personne. Ce qui nous a vraiment étonnés dans la dernière année, c’est qu’on est devenu un outil de promotion pour des marques. Au départ, ce qu’on voulait faire, c’est une application de voyage et on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de gens qui utilisaient l’application dans leur propre ville. Donc, là on a découvert un tout autre marché. Avec ça, on a trouvé nos premiers contrats, à Montréal puis à Strasbourg qui ont offert des parcours via Soul City. On veut offrir une expérience augmentée à nos utilisateurs.
Léa : Avez-vous un public cible ?
Annick : n’importe qui qui se déplace dans une ville et qui est connecté. Ça fait que c’est la tranche d’âge de 25 à 40 environ qui est la plus intéressée par l’application. Après, on a des parcours vraiment personnalisés donc on peut toucher un grand nombre de gens.
Léa : Comment se porte l’application depuis 2016 ?
Annick : ça a été comme un conte de fées. Au départ, on avait une version bêta, presque fonctionnelle (rires) et on a eu nos 1 000 premiers utilisateurs à l’intérieur de 5 jours ! Pourtant, on n’avait même pas de contenu (rires) ! Par la suite, on a eu une opportunité extraordinaire, on a été incubé au Cargo, à Paris. C’est un prestigieux incubateur de startup. On a passé trois mois à Paris où on a pu lancer l’application. Ça nous a permis d’avoir une certaine visibilité pour les Européens.
Après, ça s’est développé assez rapidement. Maintenant, on a New York, San Francisco, Los Angeles, Berlin, Tokyo… On est dans une dizaine de villes et je pense que l’année prochaine, on en aura dix de plus.
Léa : Comment vous faites concrètement pour développer chaque ville ?
Annick : la première ville, je vais être honnête avec vous, on l’a fait par nous-mêmes (rires) ! maintenant, on fait affaire à des blogueurs et des influenceurs. C’est vraiment une relation gagnante pour nous parce qu’ils sont capables de créer du contenu et ils apportent de la diffusion. On a travaillé avec le designer Jean-Claude Poitras à Montréal, la DJ Misstress Barbara à Barcelone, Marie-Joëlle Parent pour San Francisco et New York qui est journaliste et auteure et l’influenceur Guillaume Le Roux à Paris. Ça nous amène du contenu vraiment très intéressant.
Léa : Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Annick : ce qui nous excite beaucoup en ce moment, c’est l’intelligence artificielle. L’application pourrait alors être capable de vraiment déterminer ce qui va intéresser la personne avec encore plus de précisions. Et ce qui est super à Montréal, c’est qu’il y énormément de capital pour le développement d’intelligence artificielle donc on a le produit qui colle à ça.
Téléchargez l’application: Soul.City
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