Par Rozenn Nicolle, journaliste
Signé le 10 février 1763, le traité de Paris a mis fin à la guerre de 7 ans et scellait le sort des terres françaises, anglaises et espagnoles en Amérique du nord. L’entente signée ce mardi permettra pour la première fois l’exposition du document au Musée de la Civilisation de Québec, du 23 septembre au 2 octobre.
C’est hier soir, à Québec, que la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, la ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Hélène David, le Consul général de France à Québec, Nicolas Chibaeff, et le directeur général des Musées de la civilisation, Michel Côté, ont signé l’entente officialisant le prêt par la France au Québec du Traité de Paris de 1763.
Ce document, qui voyait notamment le Royaume de France céder ses terres canadiennes à l’Empire britannique, marqua la fin de la guerre de sept ans (1756-1763), premier conflit à l’échelle mondiale. Jamais exposé en France, il le sera donc au Musée de la Civilisation de la ville de Québec, dans le cadre de l’événement Rares et précieux – Le Traité de Paris se tenant du 23 septembre au 2 octobre, où il sera accompagné d’autres documents historiques et de plusieurs conférences expliquant les enjeux de ce texte quasi-fondateur de l’Amérique du nord telle qu’on la connait aujourd’hui.
Un prêt « exceptionnel »
« Je tiens à souligner le caractère exceptionnel de ce prêt consenti par la France. C’est la première fois, en deux siècles et demi, que ce document qui a infléchi le cours de notre jeune histoire se trouvera hors de France. Témoignage de confiance et privilège à la fois, ce prêt exceptionnel est aussi la marque d’une riche relation, moderne, celle que nourrissent le Québec et la France », a déclaré la ministre Christine St-Pierre dans un communiqué émis communément par les deux gouvernements.
Dans une entrevue réalisée par le consulat général de France à Québec d’Isabelle Richefort, Adjointe au directeur des Archives du ministère français des Affaires étrangère, celle ci explique la rareté de ce genre d’événement : « La collection des originaux des traités et accords de la France est considérée comme l’élément le plus précieux et le plus emblématique des fonds et collections des archives du ministère des Affaires étrangères. […] Compte tenu de la valeur attachée aux traités, de leur caractère irremplaçable et de la fragilité de ces documents, ceux-ci ne sont exposés qu’à titre tout à fait exceptionnel, dans de grandes expositions historiques. »
« 124ème entente entre la France et le Québec »
Le consul général de France à Québec, Nicolas Chibaeff, s’est également félicité de cette « nouvelle entente entre le Québec et la France, la 124e selon le décompte tenu par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec. »
Le Traité de Paris, jusque là jamais sorti de l’Hexagone, sera donc entre les mains du Québec pour une durée de 10 jours. Nécessitant une complexe opération de transport, il devrait arriver jeudi dans la Belle Province.
Crédit Photo : © Clément Allard/Gouvernement du Québec