La semaine dernière, une délégation de sénateurs français, menée par Jean-Claude Carle, président du groupe d’amitié France-Québec du sénat, était en visite dans la province. Plan Nord, COP21, mais aussi frais de scolarités des étudiants français étaient au menu des discussions avec les autorités québécoises.
« Le Plan Nord est un défi que le Québec veut partager avec l’ensemble de la planète », assure le sénateur Jean-Claude Carle. Le sénateur de Haute-Savoie s’est dit « séduit » par les préoccupations environnementales du gouvernement du Québec dans ce dossier. « C’est un défi économique, social et environnemental », a ajouté le parlementaire. Les sénateurs veulent que les entreprises françaises jouent un rôle de premier plan dans le Plan Nord. « On a beaucoup regardé l’électrification, mais aussi l’éolien et l’hydrolien », explique Maryvonne Blondin, sénatrice du Finistère. Elle explique que dans sa région, une entreprise a acquis une expertise en posant des hydroliennes dans le rail d’Ouessant et le rail de Sein. Elle évoque également Bathium, qui est présent à Montréal avec ses batteries pour voitures électriques, mais aussi dans le Finistère.
L’approche québécoise : concertation et partenariat
Le voyage d’études a conduit la délégation jusqu’à la Baie-James et Radisson, où la visite du complexe d’Hydro-Québec de la Grande Rivière a beaucoup impressionné les sénateurs français. Les parlementaires français se sont également déclaré surpris par l’approche québécoise sur le plan de la concertation et du partenariat avec les populations autochtones, et le conseil des Cris. Jean-Claude Carle reconnaît qu’il y a des inquiétudes quant à l’impact sur l’environnement et les territoires de chasse, mais il apprécie « l’approche réaliste et pragmatique » de concertation.
L’ambassadeur de France au Canada, Nicolas Chapuis, a évoqué l’Institut Maritime France-Québec, dont les contours ont été dessinés lors des visites de François Hollande au Québec en novembre 2014, et de la visite de Philippe Couillard en France en mars dernier. « L’idée n’était pas de faire de la bureaucratie, mais de mobiliser du capital humain », explique le diplomate, en ajoutant qu’un réseau virtuel de chercheurs et d’expertises sera mis à disposition de l’institut franco-québécois basé à Rimouski.
L’engagement du Québec dans la COP21
Mais c’est aussi la COP21, qui doit se dérouler à Paris à la fin de l’année, qui fut au cœur des discussions des parlementaires. « L’engagement du Québec est très important, assène le président Carle, et sa position est exemplaire sur le fond et sur la méthode ». Il ajoute que la France pourrait s’inspirer des bonnes pratiques du Québec, et que la délégation déposera un rapport sur cette visite, lors des deux journées prévues de discussion sur la COP21, prévues au Sénat les 5 et 6 décembre prochains.
La délégation française, composée de Maryvonne Blondin, Éric Doligé, André Gattolin, Alain Chatillon et Jean-Claude Carle, était accompagné de Jean Boucher, député libéral d’Ungava et de Mathieu Traversy, député péquiste de Terrebonne. Elle a rencontré Le premier ministre Philippe Couillard, le ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand, David Heurtel, ministre du développement durable, et Christine St-Pierre, ministre des relations internationales.
La délégation a achevé sa visite à la résidence consulaire de la nouvelle consule générale de Montréal, Catherine Feuillet, pour qui c’était une des premières occasions de rencontrer les élus et les acteurs économiques français de Montréal, invités à échanger avec les sénateurs français.
Frais de scolarité : « ils restent extrêmement intéressants! »
C’est avec elle, que le dossier des frais de scolarité des étudiants français, a été évoqué. La ministre St-Pierre s’est engagée à étudier les cas particuliers des étudiants engagés en première année, et touchés par le triplement des frais de scolarité. Un baccalauréat complété par accumulation de certificats ou une réorientation en première année dans un même domaine d’études, sont des cas qui seront examinés par la ministre St-Pierre. L’impact de cette mesure n’a pas encore été chiffré, mais le nombre de visas enregistrés semble stable d’après la délégation (autour de 6500). « Nous serons vigilants et attentifs », prévient Maryvonne Blondin. Toutefois, le président Carle relativise la décision du Québec : « Cela reste extrêmement intéressant pour les étudiants français! C’est moins cher de faire HEC Montréal que HEC en France ».
(Photo de Une, de gauche à droite : Jean Boucher, député de Ungava, Nicolas Chapuis, ambassadeur de France au Canada, Jean-Claude Carle, sénateur de Haute-Savoie et président du groupe d’amitié France-Québec, Catherine Feuillet, consul général de France à Montréal, Maryvonne Blondin, sénatrice du Finistère, Alain Chatillon, sénateur de la Haute-Garonne, Mathieu Traversy, député de Terrebonne – Crédit : Nathalie Simon-Clerc)
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