L’invitée d’honneur de la 21ème édition du festival Cinemania, Françoise Fabian a partagé un peu de son amour du cinéma avec les Montréalais, dimanche 8 novembre au cinéma Impérial. Vibrant hommage et moment d’intimité, La Fabian de Dominique Besnehard est d’abord le témoignage sensible et honnête d’une grande comédienne du cinéma français.
« J’attends de grands rôles, je me sens comme si j’avais 20 ans », déclare dans un sourire Françoise Fabian à la fin du documentaire. L’actrice a navigué entre le cinéma d’auteur, les productions commerciales et les planches de théâtre durant toute sa carrière. Et celle-ci n’est pas finie. « Je n’ai peur de rien », assure-t-elle. Cela se voit, dans sa longue carrière notamment, qui perdure avec ses derniers succès, Guillaume et les garçons à table de Guillaume Gallienne ou Le prénom d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte.
Françoise Fabian a laissé carte blanche au réalisateur Dominique Besnehard pour revenir sur son parcours de vie, alliant avec subtilité moments présents et scènes passées. « J’ai accepté le documentaire parce que c’était Dominique, pointe-t-elle. Je ne m’intéresse pas suffisamment à moi-même sinon, et puis c’est très délicat de s’exposer : il faut savoir si les questions vont être importantes, intelligentes, bienveillantes… Je me suis laissée séduire par l’idée. »
La Fabian – le titre faisant référence au surnom qui lui a été donné lors de ses tournages en Italie – retrace soixante ans de carrière. « J’avais le trac, je suis très timide et j’ai beaucoup de complexes, relate Mme Fabian. Il faut vraiment m’apprivoiser […]. C’était dur de savoir si j’allais plaire, si j’allais me plaire. […] Et puis j’ai découvert des choses que j’avais complètement oubliées, comme des photos… »
Cela faisait 45 ans que l’actrice n’avait pas foulé le sol québécois et pourtant, elle en garde, dit-elle, un merveilleux souvenir. « J’ai même songé à m’installer ici », se souvient-elle. Jusqu’à ce qu’un ami ne rappelle à cette méditerranéenne le long hiver canadien.
Le cinéma francophone tous azimuts
Pour les amateurs de cinéma français et de films francophones, le festival Cinemania donne l’occasion, durant dix jours, de célébrer le 7ème art avec ce focus particulier. Une quarantaine de longs métrages sont aussi présentés en primeur au Québec. Les trames narratives abordées durant le festival ne se déroulent toutefois pas toutes en France, mais donnent l’occasion de voyager dans des pays étrangers.
Éclectisme et richesse du cinéma francophone sont ainsi à l’honneur, et une dizaine de films sélectionnés ont été présentés lors du festival de Cannes en mai dernier. D’autres films, comme Les chevaliers blancs de Joachim Lafosse et Un + Une de Claude Lelouch ont été projetés au festival de Toronto.
L’année dernière le festival a attiré quelque 25 000 spectateurs. Malgré l’absence de financement de la part des institutions québécoises, Cinemania continue d’exister. Seuls le consulat de France, le Sénat français et l’organisme Unifrance participent, regrette le directeur général Guilhem Caillard.
Pourtant, certains longs métrages ne seront bel et bien visibles que lors de ces dix jours de festival au Québec. Désaffection envers le cinéma français ? Hégémonie américaine ? Plusieurs raisons expliqueraient que le cinéma français perde de l’audience dans la province, allant du manque de subventions à l’absence des acteurs français pour représenter leurs films. Avec des films comme Dheepan, Palme d’Or de Jacques Audiard, et la venue de plusieurs artistes du 7ème art tels que Julie Gayet, Françoise Fabian et Philippe Le Guay, le festival s’annonce, en tout cas, haut en couleurs pour les amoureux du cinéma.
– Festival Cinemania du 5 au 15 novembre au cinéma Impérial
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