Un peu plus de 200 professionnels du vin du Québec étaient réunis vendredi pour la deuxième édition de la Coupe Rhône, orchestrée par l’organisme inter-professionnel Inter-Rhône. Dégustation et tournoi de foot au programme. L’occasion de dépoussiérer l’image des vins français, nous explique en entrevue Sabine Pradella, responsable marketing d’Inter-Rhône pour le Canada et les USA.
Question: L’étiquette de « vin français » est-elle toujours un gage de qualité et d’excellence?
Réponse: Les vins français peuvent justement avoir une image un peu trop « élitiste ». Nous essayons de changer cela avec nos vins de la vallée du Rhône. Comparés, peut-être, aux Bordeaux, nous voulons plus nous axer sur l’accessibilité et le partage. Nous avons une gamme de produits assez large avec, certes, des crus aux prix assez élevés, mais aussi une gamme plus accessible. Au Québec, la tranche des 15-20$ est celle avec laquelle nous faisons le plus de chiffre d’affaires.
Q: Que pensez-vous du prix des vins ici? Il est difficile de trouver une bouteille à moins de 10$…
R: Nous n’avons pas d’impact sur les prix car ce n’est pas notre rôle. Nous ne gérons pas directement les producteurs. L’année dernière nous avons écoulé pas mal de stocks, nous n’avons pas besoin de casser nos prix. Notre stratégie, c’est plutôt de valoriser les vins de la vallée du Rhône et de jouer sur leur qualité et leur image plutôt que de baisser nos prix. On est sur un rapport « qualité – plaisir ».
Q: Pourriez-vous nous en dire plus sur votre « stratégie marketing » pour promouvoir cette nouvelle image des Côtes-du-Rhône?
R: Nous avons plusieurs opérations sous le coude cette année, avec la SAQ. En préparation pour la coupe Rhône, nous avions mis en place des « escouades » avec des animateurs qui faisaient jouer le personnel directement dans les agences de vente de vins et spiritueux. C’est très décalé. En Colombie-Britannique, nous allons organiser un rallye des vins : les gens vont partir à l’aventure et déguster des vins dans trois restaurants différents, avec des indices entre chaque restaurant. À New-York, nous avons organisé un évènement autour de la thématique du voyage dans le temps. Nous essayons de nous adapter aux pays avec lesquels nous travaillons.
Q: Quelles sont les adaptations que vous avez du prévoir pour vous adapter à la mentalité québécoise?
R: Il n’y a pas beaucoup d’adaptation à faire pour les Québécois. Il y a pas mal de Français qui travaillent ici et, d’après un de mes coéquipiers (nous avons interrogé Sabine après un match), ce sont eux qui motivent les troupes pour les matchs de foot (rires). La mentalité est très ouverte, accessible et sympathique. Le format de la Coupe Rhône plait car le soccer est moins connu au Québec et ça attire énormément les gens.
Q: Qu’avez vous pensé de l’ambiance de travail avec les Québécois?
R: Écoutez, j’ai beaucoup voyagé. J’ai habité en Écosse, à Madagascar et en Australie… J’aime les gens ouverts d’esprit et, très clairement, c’est ce qui se passe au Québec. Les gens sont détendus, ouverts, relax… c’est très agréable!
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