Les Ogres de Barback ont offert un spectacle extérieur le 21 juillet dernier, dans le cadre du Festival international Nuits d’Afrique. Le groupe français, créé en 1994, s’est produit sur la scène Loto-Québec du quartier des spectacles de Montréal, où une foule compacte s’était donnée rendez-vous pour danser au rythme des chansons engagées.
Par Manon Lefevre-Mons
Les Ogres de Barback, c’est 20 ans de spectacles, 20 ans de carrière incroyable dans une époque ou certains artistes arrivent à peine à être célèbres plus d’un an. Leur secret : le lien familial sans nul doute puisque le groupe est une famille composée de quatre frères et sœurs tous plus doués les uns que les autres. Chaque membre du groupe a quelques instruments favoris, mais dans l’ensemble, ce sont des « touches à tout » des artistes à part entière qui aiment découvrir de nouveaux instruments, comme nous l’explique Sam : « On ramène beaucoup d’instruments de nos voyages, on apprend à en jouer, on l’amène sur scène et puis à force d’en jouer on s’améliore. Chaque année à peu près, on sort des instruments et on en ramène d’autres. »
Même s’ils ont tous l’air bons en tout, les membres du groupe ont chacun leur particularité, qui donne aux Ogres de Barback ce superbe mélange de genre. Mais c’est aussi cette proximité, cette fusion entre les membres d’une même famille qui crée un beau mélange sur scène, comme nous le dit Mathilde : « On a vraiment l’habitude des uns des autres, on se connaît par cœur, on n’a pas besoin de parler longtemps pour se comprendre, on a les mêmes envies, le même but au final. »
22 ans de carrière
En 2014, avait lieu la tournée anniversaire des 20 ans des Ogres de Barback, une tournée incroyable qui leur a permis de faire la fête tous les soirs. Vingt-deux ans de carrière maintenant, ce n’est pas rien quand on compare à d’autres groupes qui ont vite perdu leur popularité. Pourtant, les Ogres de Barback ne font pas vraiment de communication autour de leur groupe, ils ne font pas la une des journaux, mais le public est toujours présent à chaque spectacle. Leur indépendance leur permet de faire avancer leur carrière comme bon leur semble, sans la pression du marché musical extérieur. « On a été a notre rythme, sans vouloir être des stars. On voulait juste faire ce métier là, et faire un maximum de concerts. C’est là que le bouche à oreille a fonctionné. Le fait qu’on soit indépendant fait qu’on ne passe pas trop sur les gros médias, mais le public est là quand même », raconte Sam. Et il n’a pas tort. Cette absence des médias et du star-system les aura surement rapprochée d’un public fidèle, qui aime la musique avant d’aimer l’image du groupe. Un public qui reviendra à chaque fois pour le plaisir de se déhancher sur scène.
Le partage et la tolérance au centre de la musique
Un vrai sentiment de quiétude, de partage se fait sentir lorsque les premières notes résonnent. Sur une scène extérieure, les Ogres de Barback font face à un public heureux, ravi d’être là. Les gens se regardent, dansent, chantent les paroles d’une chanson, s’extasient devant les performances musicales des artistes, ou sont simplement allongés dans l’herbe se laissant porter par la mélodie. Mathilde décrit parfaitement bien ce message, ce désir du groupe « On sent bien qu’en ce moment, le repli sur soi est là, ça nous déçoit beaucoup. On se rend vraiment compte que ce n’est pas du tout la bonne solution. Du coup, notre message c’est d’essayer que les gens soient plus tolérants les uns envers les autres. » Et à en voir les sourires à la fin du concert, il n’y a aucun doute sur les bienfaits des Ogres de Barback.
(crédit photo : Conrad Vitasse)