Cet article est écrit sur la base de résultats très partiels (le vote à l’urne, 5.22% de participation)
Ambiance explosive hier soir au Collège Stanislas de Montréal, ou après une journée tendue, les bulletins de vote de trois listes ont été invalidés dans quatre bureaux de vote sur les sept que compte la circonscription. L’UDI fait les frais d’un énième règlement de compte des listes UMP de Montréal.
C’est du bureau de vote numéro 4 que la première salve est partie. À la demande d’un scrutateur de la liste de Jeanine de Feydeau, les délégués UMP des listes de Feydeau et Pilater ont demandé que les bulletins de vote de François Lubrina et Sophie Mohsen soient considérés comme nuls. Motif invoqué : l’article R-30 du code électoral qui précise qu’aucun autre nom que ceux des candidats doivent apparaître sur le bulletin de vote. (page 13 du mémento du candidat diffusé par le ministère des affaires étrangères), et l’article R66-2 qui indique que ces bulletins doivent être considérés comme nuls. Ils ont été immédiatement appuyés par Philippe Molitor, candidat du Front de gauche, et plus timidement par le délégué de la liste du Rassemblement de gauche, conduite par Brigitte Sauvage.
Des bulletins de vote contestés
En effet, François Lubrina avait apposé sur son bulletin de vote les noms et photos d’Alain Juppé, de François Fillon, de Jean-Pierre Raffarin et de Nicolas Sarkozy, pour laisser supposer à l’électeur qu’il avait recueilli leur appui. Quant à Sophie Mohsen, ce sont les noms de Manuel Valls, Laurent Fabius et Cécile Duflot, ainsi que le logo du parti socialiste dont elle s’était emparée frauduleusement pour ses bulletins. Les intéressés justifient cette utilisation en précisant qu’il s’agit du titre de la liste qu’ils ont déposée.
Mais l’alliance objective d’un soir entre deux frères ennemis de l’UMP, qui ont pourtant passé le plus clair de la campagne à se combattre à coup de soutiens, a fait une troisième victime collatérale : la liste UDI de Séverine Boitier, qui avait aussi accolé le nom de Borloo à l’UDI sur ses bulletins de vote. Ils ont également été refusés. Chaque bureau de vote peut décider ou non de la nullité des bulletins. C’est ainsi que les bureaux numéro 1, 4 et 5, ainsi que celui de Moncton, ont considéré les bulletins de Lubrina, Mohsen et Boitier comme nuls, alors que les autres (bureaux numéro 2 et 3, ainsi que Gatineau) les ont validés.
C’est la liste de Brigitte Sauvage qui arrive en tête, dans une circonscription traditionnellement acquise à la gauche, avec 23.65% des voix. On peut aisément parier qu’elle aurait dépasser les 30% sans la liste de Sophie Mohsen. La liste UMP de Michaël Pilater prend la seconde place, et laisse celle de Jeanine de Feydeau en 4e position. Le Front de gauche de Philippe Molitor a su séduire les déçus du parti socialiste, puisqu’il arrive en 3e position. La gauche à Montréal réalise un score de plus de 40%.
L’émergence d’une nouvelle force politique à Montréal
Le résultat du vote à l’urne (5.22% de participation) a fait émerger une nouvelle formation politique dans le paysage montréalais. L’Union des Démocrates et Indépendants (UDI), a séduit beaucoup d’électeurs, tant aux élections consulaires qu’aux élections européennes. Si l’on retrouve la liste de Séverine Boitier en 5e position des élections consulaires, elle aurait probablement occupé la 2e place si ses bulletins n’avaient pas été annulés dans quatre bureaux. Face à une UMP montréalaise éclatée depuis 2012, qui totalise pourtant plus de 30% des voix, les électeurs ont préféré la toute nouvelle formation politique centriste.
On retrouve cette tendance aux élections européennes également, ou l’UDI arrive en troisième position derrière Europe Écologie Les Verts (EELV) et l’UMP, toutes deux en têtes et séparées d’une dizaine de voix. Le Front national arrive en 5e place juste derrière le parti socialiste.
Une loi au rabais
Cette toute nouvelle loi de 2013, visant à doter les Français de l’étranger de 443 conseillers consulaires plus proches du terrain, vient de délivrer sa première élection.
Les incidents montréalais d’hier soir prouvent en tout cas qu’elle est amendable, notamment en terme de moyens, tant pour les candidats que pour les futurs élus qui seront bénévoles, mais aussi pour les autorités consulaires, qui ont vérifié les candidatures sur la forme et non sur le fond. La grammage du papier est-il plus important que les mentions inscrites sur le bulletin de vote ? Tout le monde s’accordait hier à souligner le manque de moyens. L’absence de commission électorale, pourtant réclamée par Brigitte Sauvage durant la campagne, pousse les candidats à « faire la police » eux-mêmes et à éventuellement se prévaloir d’un recours en annulation, ou devant le Conseil d’État, s’ils en ont les moyens.
La démocratie n’a pas de prix, encore faudrait-il y mettre quelques euros…
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Les résultats partiels du vote à l’urne (provisoires, non officiels, sur 5.22% de participation) pour Montréal :
– Rassemblement des Français de gauche (Brigitte Sauvage) : 23.65%
– Union des Français de Montréal, UMP (Michaël Pilater) : 13.54%
– L’Humain d’abord, Front de gauche (Philippe Molitor) : 12.13%
– Union des républicains de la droite et du centre, UMP (Jeanine de Feydeau) : 9.44%
– Liste UDI/Borloo (Séverine Boitier) : 9.16%
– Les Indépendants (Gérard Bodin) : 8.88%
– La droite unie (François Lubrina) : 8.20%
– Pour le rassemblement de la gauche française au Canada (Sophie Mohsen) : 7.87%
– Rassemblement français Québec Atlantique (Anne-Lise Blin) : 7.13%
Les résultats partiels du vote à l’urne (provisoires et non officiels) pour Québec :
– Unir et Aider notre communauté française (Yves Saliba) : 37%
– Rassemblement des Français de gauche (Jérôme Spaggiari) : 37%
– Union UMP-UFE (Michel de Soulages) : 25,8%
Les résultats des élections européennes (non validés) à Montréal :
– Europe Écologie Les Verts : 532 voix
– UMP : 521 voix
– UDI-Modem : 462 voix
– Parti Socialiste : 376 voix
– Front National : 303 voix
– Front de gauche : 177 voix
Nul part, il n’est écrit sur la profession de foi, poster et bulletins de vote que le docteur Lubrina prétendait avoir le soutien de divers leaders politiques de droite. C’est lui qui annonçait QUI il souhaitait soutenir. Il y a une différence fondamentale entre soutien DE et soutien À. Si les résultats ont pu être tronqués dans les bureaux de vote, le votre par internet a donné une réponse nette et claire. Même en additionnant tous les votes des 2 listes UMP,
François Lubrina a gagné. Le vrai leader de la droite au Québec, c’est lui.
« Chaque bureau de vote peut decider ou non de la nullité des bulletins » Je ne savais pas qu’on vivait dans une République bananière, et que l’on peut ainsi flouer le code électoral sans conséquences si on a ses amis dans les bureaux de vote…
C’est le code électoral… et la conséquence de l’absence de commission électorale
Mon commentaire a été supprimé … vive la liberté d’expression!
Regardons les résultats du vote électronique… Bonne soirée à tous!
non Laurie, votre commentaire n’avait pas encore été publié, nous ne campons pas derrière notre ordinateur. Merci
Il est aussi intéressant de préciser que M. Pilater a fait moins de 230 voix sur un total de plus de 2200 votes exprimés.
À Québec aussi, il y a eu des contestations, comme nous l’avons expliqué ce midi ici:
http://transatlantiques.wordpress.com/2014/05/25/premiers-resultats-premieres-contestations/
Absolument Fabien, et déjà publié sur notre site Facebook : https://www.facebook.com/pages/LOutarde-lib%C3%A9r%C3%A9e/575186832492722