Après une très longue campagne de 78 jours, c’est Justin Trudeau, chef du parti libéral, qui est devenu premier ministre du Canada hier soir. La vague rouge, amorcée dans les Provinces maritimes dès le début de la soirée, et qui a balayé le pays jusque tard dans la nuit, rappelle la « Trudeaumanie » qui avait marqué l’entrée en politique de Pierre-Elliott Trudeau, le père de Justin Trudeau, il y a près d’un demi-siècle. Le jeune premier ministre du Canada met fin à 10 ans de règne conservateur et remporte la majorité. Il retrouvera le 24 Sussex, la résidence des premiers ministres du Canada, qu’il a sillonné enfant, alors que son père était à la tête du pays.
Ensemble, nous assisterons à la Conférence de Paris sur le climat
Des rendez-vous internationaux d’importance l’attendent, puisqu’il devra notamment représenter le Canada à la Conférence de Paris sur le climat, la COP21, dès la fin du mois prochain. Une bonne nouvelle pour la France en quête d’engagement plus fort de son allié canadien. Son élection devrait marquer un tournant significatif dans ce dossier, puisque Justin Trudeau a dénoncé le manque de leadership de Stephen Harper tout au long de la campagne. Il s’est engagé à assister à la COP21, « puis dans les 90 jours qui suivront, à rencontrer officiellement les provinces pour établir un cadre pancanadien de lutte contre les changements climatiques. » Il s’est également engagé à créer un fonds pour une économie à faible carbone, dans lequel le gouvernement versera deux milliards de dollars dès le premier mandat. Aucun engagement de cible à atteindre en termes de réduction de GES n’a cependant été annoncé par Justin Trudeau qui estime que « ces cibles arbitraires ne sont jamais respectées ».
[caption id="attachment_12320" align="alignleft" width="300"] Justin Trudeau prononçait son discours de vainqueur hier soir devant les TV du Canada[/caption]Le parti libéral du Canada s’est également engagé à stopper l’engagement des troupes canadiennes contre Daesh, mais veut maintenir l’engagement militaire du Canada dans les opérations militaires actuelles en Europe.
Sur le plan national, Justin Trudeau veut aider les étudiants étrangers et les autres résidents temporaires à obtenir la citoyenneté canadienne et réduire les obstacles qui s’étaient fait jour ces dernières années. Reste à savoir s’il reviendra sur les visas payants pour les stagiaires français, récemment mis en place par Stephen Harper.
Quant aux candidats franco-canadiens suivis par l’Outarde Libérée ces dernières semaines, ils ont connu des sorts différents. Le libéral Stéphane Dion, dans Saint-Laurent, a été très largement réélu. Ancien ministre fédéral de l’environnement, il pourrait de nouveau jouer un rôle important dans le dossier de la COP21. La NPD Sadia Groguhé ne retournera pas à Ottawa. Députée sortante dans Longueuil-Charles-Lemoyne, elle arrive en 3e position, derrière la candidate libérale Sherry Romanado et le bloquiste Philippe Cloutier. Dans Outremont, le conservateur Rodolphe Husny et le bloquiste Roger Galland-Barou sont battus par le chef du NPD, Thomas Mulcair, qui a longtemps bataillé avec le candidat libéral avant de l’emporter.
(crédit photo : Nathalie Simon-Clerc – Archives)
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