En France, on ne compte plus les plateaux télés ou il est invité. Pourtant, à Montréal, c’est la première fois que l’auteur-compositeur et interprète Vianney foulera une scène. Les FrancoFolies lui ont offert deux soirs en extérieur pour faire découvrir aux festivaliers de belles chansons lumineuses.
Vianney n’a que 25 ans, et pourtant il comptabilise déjà des dizaines de dates de tournée en France. L’artiste, révélé par la chanson « Pas là » mets pour la première fois les pieds en Amérique dans le cadre des FrancoFolies. Un peu fatigué par le voyage, mais surtout par le décalage horaire, Vianney a pourtant partagé au maximum sa joie de vivre sur scène, face à de très nombreux spectateurs.
Seul avec sa guitare sur scène, il a fait lever le public pour chanter avec lui. Sa force : des textes en français qui touchent le plus grand nombre, puisqu’il parle d’amour. « Le sentiment amoureux sera toujours un sujet fertile. En plus avec les âges, il évolue. Notre mission c’est d’aimer, donc je pense qu’on ne peut pas se lasser du sujet » nous explique Vianney. Mais il ne s’agit pas de simples chansons d’amour, ou de rupture, le second degré, l’humour et la poésie viennent éclaircir ce qui peut paraître bien difficile à surmonter dans notre vie de tous les jours. « Ce genre de second degré, c’est ce que j’ai trouvé de mieux pour relativiser certains thèmes qui sont plutôt malheureux. J’ai des ambitions lumineuses quand j’écris une chanson. »
La chanson « Pas là » parle d’une rupture, l’une de celle qui nous fait vraiment souffrir, pourtant même si certains se sont reconnus dans les paroles, d’autres ont repris le refrain comme un gag. « Quand je lis mes lettres, les gens me parlent de cette chanson pour deux raisons, soit parce que les paroles leur rappellent quelqu’un qu’ils ont perdu, un décès, une rupture, ou soit parce que ça les fait marrer, c’est devenu un gimmick sonore. Les deux raisons me plaisent beaucoup. Une chanson qui fait rire ou pleurer, c’est une chanson qui vit ! »
Amoureux de la diversité
Quand il était plus jeune, Vianney voulait faire comme les chanteurs qu’il admirait. Maxime le Forestier, Barbara et d’autres artistes écoutés par ses parents ont forgé la culture musicale de l’artiste, mais c’est aussi sa personnalité qui l’a poussé à découvrir toujours plus de choses. Cette personnalité qui lui a permis de jouer à l’artiste à 11 ans avant de devenir cet artiste récompensé aux Victoires de la Musique à 25 ans. Ce prix lui permet d’avoir une visibilité différente, mais aussi d’être invité à des concerts, d’être demandé. Le voici à Montréal, dans cette terre complètement inconnue où il doit tout recommencer. « C’est super excitant de ne pas être connu à Montréal. J’adore l’idée d’arriver sur une terre vierge. On a toujours besoin de neuf, surtout quand on fait des dizaines et des dizaines de dates, là c’est plus neuf que jamais, c’est hyper excitant. », s’enthousiasme l’artiste.
Fouler le sol québécois c’est aussi faire face à un public qui parle français, et qui comprend les paroles, qui peut se reconnaître dans les textes. Pour Vianney la langue française, c’était inévitable. « C’était très important pour moi d’écrire en français. J’ai beaucoup parlé anglais dans mes études, avec mes amis. J’adore cette langue, mais pour exprimer le plus sincèrement possible ce que je ressens, il fallait que j’écrive en français. », justifie-t-il.
« Je suis un amoureux de la diversité, et la diversité des langues elle ne peut être entretenue que si on cultive notre spécificité. Nous on a une langue spécifique, et on a largement de quoi en être fier. », estime Vianney, qui n’est pas qu’un artiste, il choisit justement les mots pour calmer les douleurs de l’amour. Un joli pansement qu’on n’a pas du tout envie de retirer.
(crédit photo : Manon Lefevre-Mons)