La décision de Nicolas Sarkozy a fait sortir Frédéric Lefebvre de son silence médiatique. Le député d’Amérique du nord, candidat à la primaire de la droite, exhorte le président des Républicains à rétablir le vote par internet pour la primaire en novembre prochain.
« Je n’envisage même pas que l’on n’ait pas de primaires au Canada », s’exclame Frédéric Lefebvre. Il est sorti de son silence médiatique en fin de semaine, pour écrire à Nicolas Sarkozy, et « compte sur sa grande sagesse pour inciter le bureau politique à revenir sur sa décision ». « L’image du Golden boy américain m’a fait bondir! C’est mal venu! », dénonce Frédéric Lefebvre.
Le parlementaire évoque les difficultés légales et organisationnelles pour mettre en place un scrutin à l’urne au Canada, dans un pays grand comme 20 fois la France.
[pullquote]Les Français de Montréal devront-ils aller voter à New-York ?[/pullquote]
Il ajoute que le Canada, comme la Chine, interdit l’action de partis politiques étrangers sur leur sol, et donc, l’organisation de primaires. Il a commencé à prendre contact avec des sociétés qui organisent ce type de vote. « Il est impensable de laisser les Français du Canada hors du vote », annonce le parlementaire. « Ou alors les Français de Montréal devront aller voter à New-York ? Ça n’a pas de sens ! », soutient-il.
Il n’accepte pas que des centaines de milliers de Français de l’étranger « soient ainsi écartés » d’un scrutin promis par Nicolas Sarkozy lui-même le 14 mars dernier. Cette disposition figure d’ailleurs dans le guide électoral des primaires. Il a reçu plus de 9 000 courriels de Français de l’étranger qui protestent contre cette décision. Il incite d’ailleurs, comme François Fillon l’a fait hier, à signer une pétition qui a déjà recueilli plus de 6 000 signatures, mise en ligne par Jean-Hugues de Lamaze, un Français de Londres.
Il faut connecter la France mondiale et la France provinciale
Depuis trois mois et demi, Frédéric Lefebvre arpente la France, de long en large. Il a parcouru plus de 45 000 kilomètres et fait des réunions dans 70 villes, de Toulouse à Lille, de Besançon à Nantes, pour aller à la rencontre « de ces Français qui n’y croient plus ». Il sera dans les Antilles la semaine prochaine.
Il veut bâtir une France universelle, mondiale et solidaire. « Il faut connecter la France mondiale et la France provinciale, car elles sont abandonnées par une technostructure parisienne politisée », affirme-t-il. Il est d’ailleurs l’un des premiers à s’être prononcé pour un revenu universel. « Pour sortir de l’assistanat, il faut un système adapté aux enjeux de notre époque », justifie le candidat. Il cite en exemple, ce jeune de 27 ans qu’il a rencontré, et qui a enchaîné 17 contrats différents pour différents employeurs. « Quid de la portabilité de ses droits », s’interroge le candidat. Il plaide pour que la France s’appuie sur les Français de l’étranger, au lieu des les considérer comme des « Français de seconde zone ».
Quant aux parrainages (250 élus et 2500 militants), nécessaires pour se qualifier pour la course finale qui débutera en septembre, Frédéric Lefebvre est confiant : « Je peux vous rassurer, je serai qualifié! »
(crédit photo Une : Facebook Frédéric Lefebvre)