Lutter contre le gaspillage alimentaire tout en faisant des économies : c’est le pari d’Eatizz, une application pour téléphones intelligents, créée par William Steven, un entrepreneur français de 23 ans diplômé d’HEC Montréal.
Une barquette de fraises à -50%, une tranche de bœuf à -70%, une baguette de pain à 1$ : sur les étals des commerces, ces rabais alléchants sont souvent le signe de produits en fin de vie qui vont pour la plupart terminer… à la poubelle, faute d’acheteur. C’est en faisant son épicerie que l’idée a germé dans l’esprit de William Steven, alors étudiant en entreprenariat à HEC Montréal : « je me suis rendu compte que tous ces produits étaient bradés parce que je m’étais déplacé. Mais si je n’étais pas venu, je ne les aurais jamais vus et ils auraient sans doute été jetés ! » Une aberration qui pousse le jeune homme, sensibilisé à lutter contre le gaspillage alimentaire et énergétique dès son plus jeune âge, à se tourner vers cette « cause » à laquelle il tient personnellement.
« Il y a un vrai problème : d’un côté, vous avez des commerces qui se retrouvent avec des produits invendus, et, de l’autre, des consommateurs qui pourraient les acheter s’ils savaient où trouver l’information »
Dès mars 2015, William Steven se lance à fond dans l’aventure Eatizz. Près d’un an de développement sera ensuite nécessaire pour que l’application soit proposée en téléchargement. Son concept est simple : référencer les produits en rabais de dernière minute sur une application mobile. Disponible gratuitement sur iOS et Android, elle permet – grâce à la géolocalisation – de trouver les aubaines proposées à proximité, certaines pouvant aller jusqu’à -70%. Si son initiative est le plus souvent bien accueillie par les commerces, seulement une quinzaine (principalement des épiceries, cafés, restaurants et boulangeries du Plateau-Mont-Royal) a pour le moment accepté de jouer le jeu. « Totalement autonomes », ces derniers entrent eux-mêmes les offres et activent les annonces – facturées 0,40$ l’unité – grâce à une interface fournie par Eatizz.
Les grandes enseignes en ligne de mire
Son créateur a toutefois bon espoir de convaincre de nombreux autres commerçants d’adhérer à cette « belle cause » dans les mois qui viennent. L’objectif affiché est d’en compter « 150 à 200 d’ici cet été ». D’ici là, la principale mission pour le jeune entrepreneur originaire des Yvelines sera de proposer un outil stable, simple d’utilisation, et de consolider ses partenariats. « On ne peut pas contacter un commerce et le lâcher ensuite. Il faut vraiment qu’il y ait un suivi. Tant que ça n’a pas été fait avec 3 ou 4 commerces de moyenne taille, on ne peut pas aller démarcher d’autres enseignes plus importantes ». Car évidemment, le but, à moyen terme, est que des grandes enseignes comme Provigo, IGA ou Metro rejoignent le mouvement. Côté utilisateurs, enfin, l’application a déjà été téléchargée plus de 1200 fois et devrait, d’ici quelques semaines, être dotée d’un système de notifications informant en temps réel des aubaines à proximité. Une mise à jour qui permettra peut-être à Eatizz d’atteindre la barre des 6000 usagers d’ici le mois de juin, comme l’espère William Steven.
Page Facebook de l’application Eatizz
(crédit visuel : Eatizz)