Francogénie a 10 ans. Cette association aide les professionnels français diplômés en génie à s’intégrer dans le milieu professionnel québécois. Réseautage, mentorat, échanges et formation, la palette offerte par Francogénie est large et son succès ne se dément pas.
« J’ai eu l’idée de créer une association pour aider les diplômés français à une meilleure intégration professionnelle au Québec », explique Jean-Jack Patard, président des anciens élèves de Centrale au Canada depuis 1999, et fondateur de Francogénie. C’est Catherine Klein qui préside aujourd’hui aux destinées de l’association. Avec 125 nouveaux membres par an, Francogénie apprend aux nouveaux arrivants à construire un réseau, offre un programme de mentorat, et développe des pôles d’intérêt, espace d’échanges d’idées entre professionnels d’un même secteur.
Même si l’Accord de reconnaissance mutuelle (ARM) des diplômes d’ingénieur entre la France et le Québec, né en 1998 et renouvelé dans sa 4e version en 2008, est une aide précieuse à l’intégration des ingénieurs français, Catherine Klein reconnaît que l’association peut aider des ingénieurs en réorientation de carrière, mais surtout de jeunes diplômés à s’intégrer culturellement dans le milieu professionnel québécois.
« Un problème d’attitude c’est pire qu’un problème de compétences »
La présidente de l’association insiste sur le rôle de l’association pour accompagner ses membres dans le décodage du milieu professionnel. « La barrière de la langue n’existe pas mais la barrière culturelle est là, l’Amérique du nord, ce n’est la culture européenne! », lance Catherine Klein. Le fondateur Jean-Jack Patard renchérit : « Un problème d’attitude, c’est pire qu’un problème de compétences! ». Le Centralien estime que l’humilité est de mise, qu’il faut être prêt à faire des concessions, à oublier son diplôme pour faire valoir ses compétences, mais également être prêt à aller en régions pour obtenir un emploi. Lucille, diplômée en Master de chimie des matériaux d’une université parisienne, est au Québec depuis deux mois, et bénévole pour Francogénie. Elle reconnaît que le marché de l’emploi est un peu plus fermé qu’avant à cause du nombre important de jeunes diplômés sur le marché du travail.
Répondre aux besoins d’échange et d’aide
C’est pour favoriser le processus d’intégration que Francogénie développe un projet pilote d’observation d’entreprise. Le nouvel arrivant accompagne un professionnel du génie dans une journée de travail, pour être au plus près de la réalité. « Ça peut favoriser les opportunités », ajoute Catherine Klein. La présidente souhaite également augmenter le nombre de pôle d’intérêt, notamment en Génie industriel ou en Environnement, et renforcer le programme de mentorat. Pendant plusieurs mois, le nouvel arrivant est conseiller et « coatché » par un membre de Francogénie, depuis longtemps dans la belle province. La présidente assure que le programme contribue à trouver un emploi et à apprendre à gérer ses relations au travail. « C’est un accélérateur formidable qui permet de progresser plus vite », conclut Mme Klein.