En mission en France dans le cadre du Salon du Bourget, le ministre de l’Economie et de l’Innovation a annoncé 72,4 millions de dollars d’investissements dans le secteur québécois de l’aérospatial.
Texte et photo par Romain Lambic
Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation, était en mission économique en France du 15 au 21 juin. L’aéronautique et l’aérospatial étaient au cœur des enjeux de cette visite, organisée dans le cadre du salon du Bourget, près de Paris. À cette occasion, une délégation québécoise de 147 représentants accompagnait le convoi du ministre. Parmi eux, 60 entreprises et organismes, dont 43 PME.
J’entends profiter du salon du Bourget pour mettre en valeur le dynamisme de notre industrie aérospatiale, en plus de démontrer que le Québec est un lieu propice à la réalisation d’investissements majeurs grâce à son environnement d’affaires, au talent de sa main-d’œuvre, au sens de l’innovation de ses entrepreneurs, mais aussi grâce à son expertise en intelligence artificielle, avait annoncé Pierre Fitzgibbon peu après son arrivée en France.
Cette mission est un succès : près de 72,4 millions de dollars d’investissements ont été annoncés, avec à la clé plusieurs collaborations franco-québécoises. La Délégation générale du Québec à Paris et Investissement Québec vont suivre de près ces dossiers afin qu’ils se concrétisent.
43 PME dans la délégation québécoise
Le gouvernement du Québec a signé une entente de principe avec Flying Whales, entreprise française spécialisée dans la fabrication de dirigeables-cargos pour le transport de charges lourdes en territoires éloignés. Elle devrait s’installer au sein de la province canadienne d’ici à 2024. L’entreprise montréalaise Global Partner Solutions (GPS), spécialisée dans la gestion du capital humain, en ingénierie et en gestion de la chaîne d’approvisionnement, va bientôt ouvrir un bureau à Toulouse (France).
L’entreprise, qui a bénéficié d’une aide financière de la part du Fons de solidarité FTQ, prévoit d’investir 1 million de dollars dans ce projet. Le Québécois PCM Innovation, qui développe des solutions intégrées en ingénierie et en outillage pour l’aérospatial, doit créer une coentreprise à Toulouse avec Corima Technologies, qui devrait permettre la création de 35 emplois d’ici à deux ans. Le Français Derichebourg Atis Aéronautique doit ouvrir une filiale à Montréal, avec à la clé la création de 130 emplois d’ici à trois ans. Enfin, Thales Canada va investir 11 millions de dollars dans la première phase d’un projet de R&D pour développer un démonstrateur d’aéronef hybride électrique de type avion-hélicoptère.

La région de Montréal, berceau de l’aérospatial canadien
Ces annonces démontrent la vigueur et la force de notre industrie aérospatiale. Des entreprises internationales choisissent le Québec pour la synergie entre ses intervenants, la qualité de sa main-d’oeuvre, les coûts d’exploitation avantageux et son expertise en recherche et développement. (…) Le gouvernement du Québec met tout en œuvre pour créer un environnement d’affaires propice aux investissements et à la création de richesses. Toutes les conditions sont réunies pour poursuivre la croissance de cette industrie clé de l’économie québécoise, se félicite Pierre Fitzgibbon.
En effet, la région de Montréal est stratégique dans le secteur de l’aérospatial, puisque le Canada y investi 70 % de ses dépenses en R&D. Après un crochet par Toulouse le 20 juin à la rencontre d’Airbus et du cluster Bizlab, le ministre concluait sa mission le 21 juin avec la rencontre de Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances.
Les ministres ont exprimé leur volonté mutuelle d’accroître les échanges commerciaux entre la France et le Québec en s’appuyant sur les opportunités offertes par l’accord économique et commercial global (AECG – CETA) entre l’Europe et le Canada », précisent les ministères dans un communiqué commun. « Il est important pour nous de faire de cet accord un réel succès économique qui bénéficiera à nos populations et à nos entreprises, souligne Bruno Le Maire.
Nous avons la volonté politique de développer nos échanges économiques, à nous de trouver les meilleurs moyens d’y arriver. Notre relation offre un cadre politique et institutionnel favorable à ces échanges. Nos entreprises doivent en tirer parti, indique pour sa part Pierre Fitzgibbon.