Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est adressé cet après-midi devant l’Assemblée des Français de l’Étranger à Paris, lors de la première journée de la 27e session plénière. Durant près d’une heure, le président Macron, largement plébiscité par les Français de l’étranger lors de l’élection présidentielle, a réaffirmé la place des expatriés dans la communauté nationale, a pris des engagements sur des dossiers comme celui de l’enseignement ou du vote électronique, mais il est resté vague sur la fiscalité ou la notion de domiciliation.
« Je ne veux plus que les Français de l’étranger expliquent pourquoi ils ont quitté la France, mais pourquoi ils ont envie d’y revenir et pourquoi ils sont fiers de leur pays », a affirmé le président Macron devant les élus consulaires. Il a justifié sa politique car, selon lui, « il n’y a pas de rayonnement de la France à l’étranger si on ne résout pas ses problèmes en son sein ». Le rôle de la France à l’international, la refondation européenne et la transformation du pays constituent le triptyque d’un pays qu’il souhaite plus fort. Il a défendu sa stratégie de baisse des dépenses publiques pour les ramener à 3% du PIB, en écho aux critiques estivales qui avaient suivies l’annonce des coupes budgétaires du ministère des affaires étrangères (MAE). « Notre crédibilité passe par là », justifie le président.
Préserver les réseaux d’enseignement
Le président Macron s’est voulu rassurant pour les parents d’élèves d’établissements français à l’étranger. « Je n’oublie pas le souci de nos compatriotes de l’étranger de pouvoir offrir à leurs enfants un enseignement de qualité qui conserve un lien fort avec la France », a-t-il assuré. Emmanuel Macron a rappelé que les effectifs des réseaux d’enseignement français à l’étranger se sont accrus de 50% en 20 ans, et que plus de 6 000 enseignants de l’Éducation Nationale y sont détachés. Il s’est engagé à ce que les crédits de l’AEFE soient préservés à partir de 2018 pour une durée de deux ans. Il a plaidé pour des solutions innovantes, notamment le développement des MOOC et des modes d’organisation plus adaptés.
« Notre capacité à rayonner, c’est d’avoir un système éducatif performant », a-t-il indiqué, en faisant valoir sa volonté de voir l’enseignement du français de développer. Il a d’ailleurs annoncé qu’il présenterait une stratégie pour la promotion de la langue française au cours du premier semestre 2018.
Vote électronique et modernisation du réseau consulaire
Le président de la République souhaite que les opérations du vote électronique soient sécurisées et mises en place dès les élections consulaires de 2020, et « qu’il n’y ait plus aucuns débats pour les élections législatives de 2022 ». « Nous nous en donnerons les moyens », a-t-il fait valoir. « Si nous ne sommes pas capables d’offrir un système sécurisé pour les prochaines élections, notre pays ne s’appelle plus la France », a affirmé le président Macron, salué par quelques applaudissements de l’assemblée.
Il a réaffirmé la volonté du Gouvernement de moderniser et numériser le service public consulaire. « Je veux qu’on aille plus loin », a-t-il avancé, en invoquant des solutions plus mobiles, plus rapides et plus innovantes.
Il souhaite également que les Français de l’étranger prennent leur part au débat démocratique et a appelé les élus consulaires à le faire vivre. « Le jour ou les Français de l’étranger ne se posent plus la question du retour en France, nous avons perdu quelque chose », a-t-il énoncé.
Appuyer les initiatives à l’étranger
Face au tollé soulevé par la suppression de la réserve parlementaire, indispensable au tissu associatif français, le président Macron a demandé au MAE d’étudier la mise en place d’un dispositif pour accompagner les initiatives des Français à l’étranger. « Les Français ont une part de France à représenter », a-t-il justifié. Il souhaite que les consulats et ambassades s’appuient sur ces Français qui font la promotion de l’Hexagone et les aident à développer leurs initiatives.
Enfin, il a exhorté les Français de l’étranger à accompagner ses initiatives concernant la lutte aux changements climatiques. » Je crois beaucoup à cet engagement (…) c’est une valeur de la France et une ambition française », croit le président de la République qui appelle à une transformation des comportements et des modèles énergétiques.
En revanche, le président Macron n’a fait aucune annonce concernant la fiscalité ou la question de la résidence, qui préoccupent pourtant beaucoup de Français de l’étranger. « Je souhaite que les dispositifs trop complexes que les Français de l’étranger considèrent comme vexatoires soient regardés avec attention, comme la fiscalité ou la résidence unique », s’est-il contenté de glisser dans son intervention.
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