Ce matin, la 4e édition de la Convention d’affaires Canada-France, s’est ouverte avec une allocution de la consule générale de France, Catherine Feuillet, qui a souligné l’impact grandissant du numérique et s’est appuyée sur le jeu de Go pour vanter une stratégie qui s’inscrit dans la globalité.
« Le jeu de Go présente beaucoup d’analogie avec les situations de la vie », lance la consule générale. Invitée à intervenir sur le numérique, thème de la 4e Convention d’affaires Canada-France de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Canada (CCIFC), la diplomate surprend son auditoire. « Les pierres blanches ou noires ont la même valeur, leur vie et leur mort dépendent de la chaîne à laquelle elles appartiennent, et pour gagner, il faut penser la globalité du goban, puisque qu’une position locale forte, n’est jamais déterminante », explique Catherine Feuillet. Le lien avec l’entreprise s’éclaire pour la centaine de gens d’affaires présents.
L’intelligence artificielle, les deux revers de la médaille
La diplomate en poste à Montréal depuis 2015, a salué le dynamisme de la relation d’affaires franco-québécoise, et l’implication de la CCIFC. « Les enjeux du numérique sont considérables », explique Mme Feuillet. En effet, elle appuie son propos avec deux chiffres : le numérique représente 5% du PIB en France, et le secteur a créé 450 000 emplois entre 2010-2015.
Adepte du jeu de Go, elle évoque la puissance de l’intelligence artificielle, en rappelant que AlphaGo, un logiciel de Google, a battu un champion coréeen il y a quelques jours.
Elle note que l’intelligence artificielle et le numérique ont des applications dans la santé, les transports, la prévention des accidents ou encore les modes de consommation. Mais elle regrette également que l’Internet soit un outil de propagande et de recrutement pour l’État Islamique, qui diffuse la haine.
Enfin, la diplomate qui a été en poste en Allemagne, se souvient que le partenaire de la France avait déjà des préoccupations environnementales il y a 20 ans, compatibles avec le développement économique. « Il est aujourd’hui économiquement rationnel de réduire notre empreinte carbone », affirme la consule générale. Elle cite OVH, l’entreprise française installée à Montréal, qui refroidit ses centres de données sans recours à la climatisation électrique, coûteuse en énergie.
BleuBlancTech s’inscrit dans un réseau mondial
Reprenant l’analogie avec le jeu de Go, elle se félicite de la labellisation « French Tech » de Montréal, baptisée BleuBlancTech, et qui s’inscrit ainsi dans un réseau global. Elle estime que les acteurs impliqués dans ce réseau montréalais vont « créer des opportunités d’affaires, des coopérations, des relais de croissance entre Montréal et les autres communautés French Tech aux quatre coins de la planète. »
« Il n’y a pas de solution locale si elle ne s’inscrit pas dans un cadre global », a justifié la diplomate.