Le Festival Cinemania a débuté le 7 novembre avec la projection du film Le Portrait de la Jeune Fille en Feu de Céline Sciamma. Les relations franco-canadiennes dans le milieu du cinéma et l’éducation par l’image seront au centres des échanges.
Texte et photo de couverture : Romain Lambic
Du 7 au 17 novembre, le Festival Cinemania célèbre le cinéma francophone sous tous ses aspects, avec la projection de 51 œuvres récentes, dont 41 diffusées pour la première fois en Amérique du Nord. Créé en 1995 par Maidy Teitelbaum, le festival a pour objectif de proposer les meilleurs films en langue française, tant pour un public francophone qu’anglophone – avec des sous-titres en anglais. Cinemania vit cette année sa 25e édition (notamment en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine), et projette des œuvres issues de 17 pays francophones. « Pour cette édition, nous avons atteint le paroxysme en termes de représentation de la francophonie. Nous cherchions à représenter une francophonie plurielle, issue de différents territoires et parfois de coproductions. C’est une grande fierté que d’avoir créé une programmation aussi diverse pour le public du festival », se réjouit Guilhem Caillard, directeur général de Cinemania.
Un prix de la jeunesse francophone
Durant le festival, la francophonie ne sera pas représentée que sur grand écran. « Avec l’OFQJ, nous avons initié une délégation de jeunes francophones, soit en fin d’école de cinéma, soit en début de carrière, qui constitue un jury qui vivra l’aventure du festival durant toute sa durée », note Gaëtan Pellan, attaché culturel au Consulat général de France à Québec.
Cette année, le jury est présidé par le comédien québécois Guillaume Lambert et décernera le prix de la jeunesse francophone à l’un des sept films en lice : Sympathie pour le Diable, film franco-québécois se déroulant à Sarajevo, en pleine guerre des Balkans ; Camille, qui raconte l’histoire d’une jeune photographe envoyée dans une Centrafrique déchirée par un conflit civil ; Atlantique, film représentant le Sénégal dans la course aux Oscars ; Les Hirondelles de Kaboul, film d’animation réalisé par Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec, fruit d’une coproduction entre le Luxembourg, la Suisse et la France ; La Miséricorde de la Jungle, film réalisé par le Rwandais Joël Karekezi se déroulant pendant la deuxième guerre du Congo ; Lola vers la mer, qui retrace le parcours en Belgique d’une jeune femme transgenre ; Papicha, qui représente l’Algérie dans la course aux Oscars et relatant la place des femmes algériennes dans la société durant les années 1990.
L’un des temps forts du festival sera une mission de rencontres et d’affaires intitulé Marché de coproduction France-Canada, notamment à destination des producteurs français en quête de financements et souhaitant développer des films ou des documentaires avec le Canada. Cette conférence est organisée du 13 au 15 novembre, conjointement par Unterval, la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (Sodec), le Fonds des médias du Canada (FMC), Téléfilm Canada et le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ).
[vimeo 369060081]CINEMANIA 25ème Édition Bande annonce from Festival Cinemania on Vimeo.
L’éducation à l’image
Durant le festival, le thème de l’éducation à l’image sera largement abordé. « En France, nous avons une politique à ce sujet qui est très développée. Les enseignants visionnent plusieurs films avec leurs classes et élaborent un cahier pédagogique pour développer le regard critique des enfants », souligne Gaëtan Pellan. Cette pratique n’est pas aussi répandue au Québec et ne dépend que de quelques associations ou commissions scolaires. Lors de Cinemania, des enseignants québécois auront la possibilité de visionner un film français et un film québécois, et sera invité à reproduire l’exercice du cahier pédagogique.
« Des pistes d’analyse vont être proposées par des intervenants connaissant ces films et ayant déjà travaillé auprès des jeunes. L’idée est d’offrir des outils aux enseignants québécois qui veulent développer l’éducation cinématographique pour les plus jeunes spectateurs », complète Guilhem Caillard. Une table ronde sera ensuite organisée le 14 novembre avec différents intervenants français et québécois pour mener une réflexion sur les coopérations à mettre en place autour de l’éducation à l’image.
« Nous allons également inviter, et c’est devenu une tradition, des élèves de secondaire à visionner un film au Cinéma Impérial. Ce moment se divise en trois temps : présentation du lieu par un historien spécialisé, prise de parole d’un critique de cinéma qui abordera les réalités de son métier et offrira des pistes de lecture du film projeté, suivi de la projection elle-même », précise Guilhem Caillard. Au total, 1 640 élèves seront accueillis pour assister aux deux projections du film Jeune Juliette, réalisé par Anne Émond et en présence de l’un de ses acteurs, Antoine Desrochers.
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