Des leaders du monde politique et académique, des secteurs public et privé, ainsi que de la société civile, sont venus du monde entier afin de discuter des enjeux fondamentaux concernant la mondialisation de l’économie et leurs conséquences socio-politico-culturelles du 13 au 16 juin dernier, à l’hôtel Bonaventure de Montréal, pour la 22ème édition du Forum économique international des Amériques.
Huit ans après la « Grande Récession » et malgré une économie incertaine, les individus profitant de conditions de vie favorables sont en pleine croissance, et ce, dans quasiment l’ensemble de la planète : des données encourageantes, mais pas suffisantes. Cette évolution doit continuer de se développer. C’est pourquoi cette année, le bureau des gouverneurs, présidé par Paul Desmarais, a choisi d’aborder ce forum sous l’angle de la prospérité : comment construire une nouvelle ère de prospérité compte tenu des enjeux économiques actuels ? Afin de trouver une solution à cette problématique et favoriser une économie plus équitable et adaptée aux réalités spécifiques des différentes régions du monde, la Conférence de Montréal a fait appel à des intervenants et des experts parmi les mieux qualifiés, pour animer les 200 conférences pour les 4 000 participants.
Après avoir discuté des retraites, de l’immigration en tant que source d’enrichissement social, de l’innovation, d’énergie, de développement durable, et d’économie numérique, ces trois jours se sont clos par une plénière scientifique mettant l’accent sur l’importance des collaborations entre la France et le Canada.
Les collaborations franco-québécoises, un facteur incontournable au succès de la recherche scientifique
L’avancée de l’humanité et plus largement le développement d’une ère de prospérité dépend entre autres, des différentes percées scientifiques. Or la coopération internationale en recherche scientifique est cruciale pour faire avancer les découvertes. «La recherche, même en mathématiques, est un humanisme. Je ne vois pas d’intérêt à faire une découverte et à la garder pour soi. Tout est dans la communication et le partage des connaissances», souligne Luc Vinet, mathématicien et ancien recteur de l’Université de Montréal. C’est pour cette raison que des UMI – Unité mixte internationale – ont été créées. L’unité mixte internationale est un laboratoire situé en France ou à l’étranger, qui regroupe des chercheurs, des étudiants, des post-docs et des techniciens affectés au CNRS (centre national de la recherche scientifique), et au sein de l’institution partenaire étrangère, facilitant ainsi le partage de connaissances. Au Québec, tous les projets de recherche sont menés de façon collaborative entre les professeurs de l’université et les chercheurs du CRNS : «Tout le monde travaille avec tout le monde, c’est le coeur de l’UMI , c’est sa mission de faire des projets collaboratifs », explique Maxime Darnon, chercheur à l’université de Sherbrooke.
Les UMI, fleurons de la recherche française à l’étranger
On retrouve trois UMI implantées au sein d’établissements partenaires québécois. Les résultats amenés par ces coopérations intercontinentales sont remarquables. Par exemple, l’unité mixte internationale Takuvik, située à l’université Laval, procure aux équipes françaises un accès privilégié aux territoires arctiques et aux infrastructures de recherche canadiennes. Grâce aux solides collaborations formées par l’UMI, le programme international Green Edge a notamment vu le jour sur la banquise de la baie de Baffin et sur le brise-glace de recherche Amundsen.
De plus, des progrès importants ont également été faits au cours des dernières années dans la recherche en intelligence artificielle grâce à une percée dans ce qu’on appelle l’apprentissage profond. L’UMI est située à l’Université de Montréal et a pour ambition de révolutionner le monde de la santé.
Enfin, une troisième UMI se concentre sur les nanotechnologies à l’Université de Sherbrooke. Grâce à une très forte collaboration franco-québécoise, les travaux sont conduits en étroit partenariat avec de nombreuses entreprises, PME et grands groupes, à la fois français, canadiens ou autres, tels que Toyota, ou Michelin.
Ainsi, en s’associant à de grands ensembles de recherche internationaux tels que les UMI, les chercheurs du Québec contribuent au rayonnement de l’expertise québécoise dans de nombreux domaines d’importance. Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec, affirme que « les collaborations internationales sont une priorité pour les Fonds de recherche du Québec». D’ailleurs, la France et le Québec ont récemment signé 14 accords de coopération, les 16 et 17 juin 2016, en vue de renforcer leurs partenariats dans le domaine scientifique et universitaire. Ces accords concernent de nombreuses thématiques liées à des enjeux fondamentaux, telles que les nanotechnologies, l’environnement, et les climats nordiques.
(crédit photo : Site officiel du forum économique international des Amériques – forum-ameriques.org/montreal/2016)