C’est une vague verte qui a déferlé au Québec hier, à l’occasion du vote des Français du Québec pour les élections européennes. Le parti de Yannick Jadot supplante celui du président de la République à Montréal et le talonne à Québec, au détriment de la France Insoumise.
De mémoire de votant, on n’avait pas vu pareille participation au Québec pour des élections européennes. Avec 18% de participation, score inégalée pour un scrutin européen à l’étranger, voire même législatif, les Français de la province ont démontré leur intérêt pour l’Europe. Pari gagné pour Emmanuel Macron de ce point de vue.
La surprise de la participation a laissé place à la surprise du résultat lors du dépouillement. Europe Écologie Les Verts (EELV), contre toute attente, fait la course en tête à Montréal et fait jeu égal avec le parti présidentiel d’Emmanuel Macron à Québec. Avec près de 30% des voix à Montréal et 26% à Québec, EELV démontre que l’environnement devient une préoccupation majeure pour les citoyens du Canada, fussent-ils français, comme l’ont démontré les différentes élections provinciales à travers le pays ces derniers mois.
La République en Marche, qui perd néanmoins quelques plumes par rapport à l’élection présidentielle de 2017, termine sur la seconde marche du podium à Montréal avec 28% des voix et en tête à Quebec avec 26,5% des voix. Le perdant de ce scrutin, la France insoumise s’essouffle complètement, siphonnée par les écologistes. Finie la lune de miel avec Jean-Luc Mélanchon, qui passe sous la barre des 8% alors que l’élection présidentielle en avait fait une star avec 25% des voix.
Le Rassemblement National, nouveau parti de Marine Le Pen, n’exerce pas au Québec, le même pouvoir de séduction qu’en métropole. Il termine sur la 3ème marche du podium à Québec, avec 10% des voix (contre 13% aux Présidentielles) et en 5ème position à Montréal avec 5% (contre 6% en 2017).
La descente aux enfers continue pour les partis « traditionnels » à Montréal et à Québec. Le Parti socialiste emmené par Raphael Glucksmann termine miraculeusement sur la 3ème marche du podium à Montréal avec 8% et en 6ème position à Québec avec près de 6% des voix.
Quant au Républicains de Laurent Wauquiez, le pari du jeune candidat issu de la base, François-Xavier Bellamy, est resté illisible pour les électeurs. À Montréal, l’ancien parti de Nicolas Sarkozy passe sous la barre des 5% tandis qu’il dépasse péniblement 6% à Québec. C’est presque 10 points de moins que le score de François Fillon à l’élection présidentielle de 2017.
Ceux qui pensait que les électeurs finiraient pas rentrer au bercail en sont pour leurs frais. Ils ont lancé un autre message hier au Québec, en votant à plus de 50% pour des partis qui ne totalisaient pas 5% ou qui n’existait pas il y a seulement trois ans, et en confirmant le mouvement d’Emmanuel Macron, deux ans après son accession surprise à l’Elysée.