C’est aujourd’hui que s’ouvre la 27e édition des Entretiens Jacques-Cartier à Montréal. Né il y a 30 ans à Lyon, cet évènement original rassemble cette année 3000 participants, 800 conférenciers de 28 pays, et offre des rencontres qui s’adressent tant au monde académique qu’à la société civile.
Alain Bideau est un habitué du Québec. Ce lyonnais, directeur de recherche au CNRS, délégué général du centre Jacques-Cartier, a eu l’idée en 1984, de créer des échanges entre la région Rhône-Alpes et le Québec, dans des domaines aussi différents que la politique, la science, les problèmes de société ou le monde culturel ou économique. Trois ans plus tard, la 1ère édition des Entretiens Jacques-Cartier voyait le jour. L’évènement se déroule deux années de suite en France, puis la troisième année au Québec ou au Canada. Cette année, Montréal accueille la 27e édition.
Alain Bideau se réjouit de cette nouvelle édition, pour laquelle la moitié des conférenciers sont québécois ou français. « Cela permet de confronter nos expériences et nos problèmes, car nous avons des préoccupations communes », explique le scientifique. Il cite en exemple la santé publique, la transmission familiale des entreprises, ou le décrochage scolaire, et rappelle que Rouen va s’inspirer des méthodes québécoises dans ce domaine, suite au colloque de l’année dernière.
Le délégué général rappelle également que Lyon a inventé la mise en lumières et a exporté son expérience à Montréal. Les murs peints, spécialités lyonnaises, se sont exportés à Québec il y a déjà plusieurs années.
Montréal et Lyon : une vieille amitié
Les Entretiens Jacques-Cartier ont également permis à Lyon et Montréal, de sceller un pacte d’amitié vieux de 30 ans. Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, sera à Montréal dès demain, et participera à plusieurs séances de travail avec le maire Denis Coderre. Au programme des deux élus : la ville intelligente et la définition d’une grande métropole en 2014. Avec ses 500,000 habitants, Lyon est la deuxième métropole de France, et Montréal, la première métropole francophone d’Amérique du nord, forte de son million d’âmes.
Tout au long de l’année, Alain Bideau recueille les propositions des conseils d’orientation de l’association Jacques-Cartier en France, et de la Fondation Jacques-Cartier au Québec. Avec 30 à 40 propositions par an, il bâtit un programme qu’il souhaite équilibré entre les disciplines. « Nous avons des priorités que nous souhaitons inscrire chaque année, comme la sécurité routière, la culture ou l’urbanisme et le transport », note le délégué général. Cette année encore, ces thèmes sont au programme à Montréal.
Les trois-quart de ces 30 colloques seront présentés en français, ce qui n’est pas pour déplaire à Alain Bideau. « Une autre originalité est de présenter un évènement de très haut niveau dans la langue de Molière », se réjouit le scientifique lyonnais, même s’il confie avoir baptisé cet évènement « Jacques-Cartier » pour plaire autant au Québec qu’au Canada.