Envole-moi , film franco-italien de Christophe Barratier (Les Choristes), arrive sur les écrans québécois.
Dans ce film, Thomas (Victor Belmondo), un fils à papa « pourri-gâté », passe ses nuits en boites et ses journées au lit, jusqu’au jour où son père, le docteur Reinhard (Gérard Lanvin), lassé de ses frasques, décide de lui couper les vivres … à moins qu’il ne s’occupe d’un de ses jeunes patients, Marcus (Yoann Eloundou). Ce garçon de douze ans souffre depuis sa naissance d’une malformation cardiaque grave qui rythme ses journées, entre le centre d’accueil médicalisé où il est scolarisé et des séjours répétés à l’hôpital. Cette rencontre va bouleverser leur quotidien et ils vont rapidement devenir inséparables !
Tout d’abord, on se demande ce que Gérard Lanvin fait dans ce film, tant il a l’air fatigué et dépassé dans les deux scènes dans lesquelles il apparaît. Le personnage aurait pu etre un peu plus travaillé pour lui donner de l’épaisseur, ne serait-ce que dans la relation avec son fils. Quant au personnage principal joué par Victor Belmondo, il est intéressant, avec, parfois, quelques ressemblances avec son grand-père. Bien que très à l’aise, avec un certain charisme à la Bebel, il ne parvient pas à élargir sa palette au fil du film (sauf peut-être au moment de la ballade au bord de l’eau où la franchise qu’il développe le fait entrer un peu plus dans le jeu de l’émotion). Il conviendra néanmoins de le voir dans un autre contexte pour véritablement juger de son charisme et de sa possible carrière cinématographique. En fait, c’est Yoann Eloundou qui, bien que pour la première fois à l’écran, est lumineux de naturel. C’est sans conteste lui, le véritable personnage principal de ce film.
De plus, dans le film, Thomas joue au père noël avec Marcus, lui offrant tout ce dont il a toujours eu envie sans jamais « osé l’espérer ». On peut toutefois regretter est que tous les cadeaux faits par Thomas soient matériels et qu’il n’y ait rien de plus personnel ou émotif. Cette question aurait pu être un peu plus construite dans le scénario afin de développer une relation plus épanouie, plus psychologique, plus émotive entre les deux jeunes acteurs… sauf, peut-être dans ces scènes hilarantes sur le voisin raciste de Marcus. On se sent tellement complices de Marcus et Thomas qu’on ne peut que rire avec eux en imaginant ce qui va se produire.
Bien qu’il soit adapté de faits réels, ce film semble cousu de fils blancs tant l’intrigue est toujours prévisible. Il s’agit toutefois d’un feel good movie très positif qui offre de beaux moments de complicité et d’émotion, parfois drôles ou émouvants… un peu comme dans le film Intouchable où la personne en situation de handicap retrouve à travers cette rencontre humaine le goût à la vie et la personne valide un sens à son existence.
Adaptation du roman allemand Dieses bescheuerte Herz : Über den Mut zu träumen de Lars Amend et Daniel Meyer (2013), l’histoire a déjà été portée à l’écran dans le film Dieses bescheuerte Herz de Marc Rothemund (2017). En 2020 ce film a été présenté à la sélection officielle du festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez, avant d’être annulé en raison de la crise sanitaire. Il est ressorti sur les écrans français dès la réouverture des cinémas au printemps 2021 et il arrive aujourd’hui au Québec.