La semaine dernière, Hubert Bolduc, PDG de Montréal International, a souligné la vigueur des entreprises françaises installées dans le Grand Montréal, au cours d’un petit-déjeuner organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Canada (CCIFC) au Hyatt Regency, devant un parterre d’une centaine de dirigeants d’entreprise, sur le thème de « L’attractivité du Grand Montréal auprès des sociétés françaises ».
« Parmi les entreprises étrangères, la France est surreprésentée et nous en sommes contents », s’est réjoui le patron de Montréal International. Il ajoute que sur les cinq dernières années, son organisme a accompagné 59 projets d’implantation d’entreprises françaises. Il cite notamment la récente implantation de On Entertainment, chef de file français de l’animation, qui a installé son studio nord-américain à Montréal, mais aussi Derichebourg, leader européen de la collecte de déchets ménagers, qui a pour ambition de générer 500 emplois sur cinq ans. Aujourd’hui, la métropole montréalaise compte 300 filiales françaises qui génèrent 20 000 emplois.
D’ailleurs, pour souligner son 20e anniversaire, Montreal International a organisé l’année dernière une compétition pour évaluer la performance des entreprises étrangères. Dans les trois catégories (moins de 200 employés, de 200 à 500 employés, et plus de 500 employés), c’est une entreprise française qui est arrivée en tête. « Elles sont très présentes et performantes », justifie Hubert Bolduc.
« Montréal, c’est north America for beginners »!
Hubert Bolduc se réjouit de l’attractivité de Montréal auprès des entreprises étrangères, et particulièrement de celles de l’Hexagone. « Montréal, c’est north america for beginners », lance le directeur de Montréal International. Il vante l’accès à un marché de 500 millions de consommateurs en Amérique, et, avec l’accord de libre-échange (AECG), c’est également 500 millions de consommateurs en Europe. « Le Canada est un endroit ouvert alors que les autres pays se referment », fait-il valoir, en soulignant les incertitudes qui planent sur le monde : Donald Trump qui veut déchirer l’accord de libre-échange, le Brexit qui s’annonce difficile et la France aux prises avec des élections majeures cette année.
Il avance également que Montréal est plus compétitive que Toronto, Paris ou Marseille en termes de coûts d’opération, et pas seulement grâce à une politique fiscale agressive dont il admet que « le secteur vidéo a pavé la voie en matière de crédits d’impôt ».
« On a de la misère à garder nos étudiants étrangers! »
Le patron de Montréal International insiste aussi sur la facilité d’accès aux talents grâce aux universités québécoises. Il précise que Montréal est la première ville universitaire en Amérique du nord et que 35% des 30 000 étudiants étrangers sont français.
Pourtant, il se désole du faible taux de rétention des jeunes diplômés. « On a de la misère à les garder ! », lance-t-il. Selon lui, un diplômé sur deux souhaite rester au Québec, et seulement un sur cinq passe à l’action.
C’est pourquoi Montréal International a proposé au Gouvernement du Québec, un programme pour retenir les étudiants étrangers à l’issue de leurs études. Ce projet a été initié par Dominique Anglade, l’actuelle ministre de la stratégie numérique, qui fut PDG de Montréal International de 2013 à 2015. « L’objectif est de tripler le nombre d’étudiants qui restent après leurs études », expose Hubert Bolduc, qui a également invité son auditoire à promouvoir la dimension économique de Montréal qui juge délaissée par les médias.
Les activités de la CCIFC: www.ccifcmtl.ca
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(crédit photo: Nathalie Simon-Clerc)