Le film Maestro(s) raconte l’histoire des Dumar, musicien et chef d’orchestre de père en fils : François (Pierre Arditi), le père, achève une brillante carrière, tandis que Denis (Yvan Attal), le fils, vient de remporter, au grand dam de son père, une Victoire de la Musique Classique. Quelle déchéance !
Tout se complique lorsqu’on téléphone à François pour lui annoncer qu’il sera le futur chef de La Scala, le rêve ultime de tout grand chef d’orchestre. Mais, hélas, il y a méprise car ce n’est pas le bon Dumar qui a été appelé. C’est en réalité, Denis qui est attendu à Milan… Commence alors un meli mélo dramatico-musical !
En fait, le film de Bruno Chiche joue sur le tandem Pierre Arditi – Yvan Attal, en mettant en évidence une situation familiale qui semble bloquée depuis très longtemps ; le père estimant que le fils n’est pas un vrai chef car il préfère les Victoires de la musique à l’opéra alors que le fils veut tout faire pour s’affranchir du père, sans pour autant le blesser. La situation serait cornélienne sans l’intervention de la mère, Miou-Miou qui tempère, calme et protège son clan.
« J’adore Miou depuis toujours. Mais surtout, son personnage n’est pas simple ! C’est une mère, mais c’est surtout une femme amoureuse de son mari. Elle a incarné avec beaucoup de subtilité un personnage qui choisit davantage ce dernier que son propre fils.«
Bruno Chiche – Réalisateur
Alors, tuer le père… c’est probablement un des objectifs de l’histoire, mais qui n’est surement pas si aisément réalisable et qui, surtout va engendre des répercussions inattendues.
À saluer particulièrement Nils Othenin-Girard qui campe le fils de Denis. Si on le trouve de prime abord à coté de la plaque, un peu déphasé, il se révèle progressivement assez touchant dans son rôle de soutien à tous les membres de la famille, mais aussi de porteur de bienveillance et de lumière dans ce parricide
annoncé.
« Nils Othenin-Girard est un acteur qui va compter énormément dans le cinéma français, j’en suis certain.(…) Je l’ai choisi pour son côté lunaire et poétique… Il est très émouvant dans ce rôle de post ado un peu coincé dans sa bulle, entre son père et son grand-père. »
Bruno Chiche – Réalisateur
Un autre élément important du film réside dans la musique, dans le choix des pièces entendues tout au long du film. Rien de très élitiste ou compliqué, mais une musique qui contribue à l’ambiance générale de cette comédie dramatique. Et c’est important car cela atténue la fin tout à fait improbable et irréaliste du film.
Si on ne peut s’empêcher de penser au film israélien Footnote, qui traitait d’une relation père-fils difficile, Maestro(s) est un film convenu, plutôt bon, agréable, qui se déguste avec un certain plaisir…et la bande-son est si belle ! À voir au cinéma, pour la musique.
Bruno Chiche est passionné de musique classique depuis de nombreuses années. Pour le scénario, il s’est inspiré de plusieurs biographies. Le metteur en scène a également lu un livre d’entretiens entre Haruki Murakami et Seiji Ozawa ce qui l’a beaucoup aidé.
Sortie en salle au Québec le 24 mars 2023