Magnificat, drame de Virginie Sauveur avec Karin Viard, François Berléand, Maxime Bergeron, est sorti sur les écrans québécois le 5 avril. C’est le premier film de cette jeune réalisatrice.
À la mort du prêtre apprécié et reconnu dans son village de la banlieue parisienne, la chancelière du diocèse, Karin Viard, découvre une situation qui va la bouleverser ! Contre l’avis de son évêque, François Berléand, qui souhaite étouffer l’affaire, elle mène l’enquête pour comprendre comment et avec quelles complicités cela a pu se produire… je ne vous raconterai d’avantage cette histoire parce que cela dévoilerait toute l’intrigue. Je dirai simplement qu’à l’instar des poupées russes, l’histoire de la mort de ce prêtre va donner naissance à une histoire dans une histoire, dans une histoire…le tout avec une bonne dose d’originalité et de sensibilité.
En fait, ce film, tiré du roman « Des femmes en noir » d’Anne-Isabelle Lacassagne, pose des questions très dérangeantes pour l’Église, car comme il est dit dans ce film « L’Église doit évoluer sinon elle va disparaître ».
En réalité, le film évoque avec beaucoup de justesse la question de la vérité face à la volonté de protéger l’institution ecclésiale. L’intelligence du film réside surtout dans l’équilibre entre le rythme et les surprises de son scénario, entre la comédie et le ton sérieux du thème principal qui questionne toute l’église. Non, il ne s’agit pas d’un film militant mais il montre vraiment l’absurdité de la position dogmatique à tout crin des membres de l’église.
Dans ce film, Karin Viard est lumineuse d’humanité. Elle incarne une chancelière, c’est-à-dire une personne attachée à la religion et à sa foi, qui est très croyante et très respectueuse de l’Église, mais qui, en même temps, se pose des questions et ne peut ne pas se poser des questions. François Berléand, quant à lui, est assez désagréable dans son rôle. Il est un homme victime d’une sorte d’incapacité à communiquer et à s’investir dans une relation humaine, au point de toujours placer au premier rang la défense de l’institution qu’il représente. Enfin, Patrick Catalifo, dans le rôle de l’évêque auxiliaire, est détestable à souhait.
Magnificat est donc un film aux sujets forts et riches de réflexions, tout en sensibilité et en jeux de lumière ! A voir !