Le premier ministre français, Manuel Valls, a achevé aujourd’hui une visite de deux jours au Québec, dans le cadre de la 19e Rencontre alternée des premiers ministres français et québécois. Le premier ministre français est venu sceller la coopération maritime entre les deux nations, a signé plusieurs accords et s’est joint aux louanges sur l’AECG à l’heure même ou la Wallonie lui tournait le dos.
« La relation entre la France et le Québec est un lien magique », a lancé Manuel Valls cet après-midi, à l’issue de sa première visite officielle au Québec. « Nous sommes des nations sœurs », a renchérit le premier ministre du Québec, Philippe Couillard. Tous deux ont vanté la « qualité de la relation franco-québécoise, empreinte d’histoire, et plus que jamais, de modernité », alors que les observateurs la qualifient de « distante et de moins en moins particulière ».
Ils ont chanté les louanges de l’AECG…
Hier, à l’invitation de la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain, devant plus de 800 personnes du monde des affaire de Montréal, les premiers ministres français, québécois et canadiens, ont uni leurs voix pour vanter les louanges de l’AECG, « un accord moderne, modèle et qui reflète nos valeurs de progrès » selon les chefs de gouvernement. Tous trois ont insisté sur les volets social et environnemental de l’accord en voie d’être ratifié. « L’accord va permettre d’agrandir la tarte et de bien la diviser », a justifié Justin Trudeau, premier ministre du Canada.
Alors que l’opposition à l’AECG grandit en Europe et que la Wallonie s’y est opposée aujourd’hui, Philippe Couillard et Justin Trudeau, ont volé au secours du premier ministre français qui veut faire de la France, la « porte d’entrée naturelle » du Québec et du Canada vers l’Europe. « C’est logique pour l’Europe de conclure un accord avec le Canada. Si ce n’est pas possible avec le Canada avec qui donc est-ce possible ? », a questionné Philippe Couillard, premier ministre du gouvernement du Québec. « Le Québec n’est pas le cheval de Troie des États-Unis, on n’est pas la même société », a répliqué le premier ministre Couillard aux opposants européens.
« Il faut jouer offensif ! C’est le meilleur accord jamais conclu, il est exemplaire ! », a lancé Manuel Valls.
ARM vétérinaires? « Il y a un pépin qui persiste » pour Philippe Couillard
En visite dans la Capitale-Nationale aujourd’hui, les premiers ministres français et québécois ont consacré la signature de deux nouveaux accords de reconnaissance mutuelle des diplômes (ARM) : l’un pour les orthophonistes, et l’autre pour les technologues orthoprothésistes. Philippe Couillard s’est félicité de ces deux nouvelles ententes, et a précisé que 2 000 Français s’étaient établis au Québec depuis 2008, grâce à ces ententes.
Alors que les ARM pour les médecins et les vétérinaires français présentent quelques résistances, le premier ministre du Québec s’est dit confiant pour l’accueil des médecins français, et note une amélioration. À l’inverse, il a fustigé l’ordre des vétérinaires québécois : « Je ne suis pas du tout heureux de la situation des vétérinaires français, il y a un pépin qui persiste », a-t-il lancé, en ajoutant qu’il y avait une pénurie de médecins vétérinaires au Québec. Il a également souligné l’absurdité de la situation de l’école vétérinaire de Saint-Hyacinthe, ou des professeurs français forment des vétérinaires québécois, mais ne peuvent exercer.
La porte-parole des vétérinaires français, Anne-Sophie Courtois, a d’ailleurs interpellé le premier ministre Valls hier, lors de la réception de la communauté française de Montréal, pour lui demander d’intervenir auprès de Philippe Couillard, pour modifier le code des professions pour permettre l’exécution des ARM. « Le Premier ministre nous a rassuré en nous disant que cette question avait été évoquée, et qu’elle restait à l’agenda », explique la porte-parole. « Je pense qu’il y a un momentum, et j’espère qu’il y a une volonté politique de faire avancer les choses », a-t-elle ajouté.
L’institut franco-maritime officiellement créé à Rimouski
Les deux chefs de gouvernement ont également signé plusieurs ententes. Un accord de coopération, qui consacre la création d’un institut maritime franco-québécois à Rimouski, va permettre des échanges scientifiques dans le domaine maritime, dont Philippe Couillard a fait un axe important de sa politique.
Les deux premiers ministres ont également signé une entente sur la prévention de la radicalisation, même si l’appréciation du port de signes religieux reste propre à chaque nation. « Respectez aussi la France! », a lancé Manuel Valls.
Ils se sont également entendus pour promouvoir et diffuser encore plus la langue française, particulièrement dans les Amériques et en Afrique. Des actions pourraient être développées conjointement par les deux nations sur le continent africain.
Philippe Couillard a insisté sur le caractère économique de la relation en rappelant que la France est le 2e partenaire commercial du Québec en Europe. Les échanges commerciaux ont augmenté de 16% entre 2014 et 2015. « On peut faire encore beaucoup mieux », a plaidé le chef du gouvernement québécois.
(crédit photo: Conrad Vitasse)
Surpris d’entendre Manuel Valls au Centre Sheraton parler du « pouvoir judiciaire ». Apparemment, il n’a pas lu la Constitution de la 5ème République. Le Titre VIII est celui « de l’autorité judiciaire ».