Texte: Camille Balzinger. Photos: Elias Touil et Musée Stewart
C’est au Musée Stewart, ancien arsenal, qu’est proposée la visite du camp d’internement S43. En opération de 1940 à 1943, le parcours guidé propose à partir du 5 Septembre de mener les spectateurs à travers un épisode méconnu de la ville.
Pour sa rentrée, le Musée Stewart de Montréal propose une plongée dans l’histoire de la Seconde guerre mondiale, à l’occasion des 75 ans de la fin de ce conflit international. Basée sur les travaux de recherche de Maryse Bédard, la visite plonge le public à travers le quotidien d’un camp de prisonniers, son organisation, et les souvenirs photographiques d’un ancien détenu, Giuseppe Joe Pieri. Les passionnés d’histoire seront donc transportés dans les années 1940 à 43 à l’aide de photos d’archives, de plans et d’anecdotes rendant l’histoire à la fois accessible et actuelle.
Durant la seconde guerre mondiale, il a existé jusqu’à 40 camps à travers le Canada. Ces derniers recevaient les ennemis de la puissance alliée, emprisonnés en Europe et envoyés au Canada, ou emprisonnés sur le sol canadien directement. Le pays ayant invoqué la Loi sur les Mesures de guerre, le ministère de la Justice avait ainsi le pouvoir de détenir n’importe qui agissant de façon préjudiciable pour la salubrité publique ou d’état. Dans le cas du camp S43, les prisonniers étaient uniquement expatriés d’Europe par la Grande Bretagne. Ainsi, quasiment tous étaient Italiens – le pays de Mussolini étant entré en guerre le 10 Juin 1940 contre les alliés.
Jusqu’à 400 prisonniers, italiens pour la plupart
Jusqu’à 400 prisonniers ont été internés dans ce camp, notamment à cause de leurs origines. Toutes les allégeances politiques s’y côtoyaient, rendant parfois la cohabitation difficile. Mais loin des camps européens, les prisonniers avaient des activités pour lesquelles ils étaient rémunérés en coupons, des activités de fabrication de bandages pour la Croix Rouge canadienne par exemple, ou des travaux dans les champs à l’époque situées sur l’île, là où se dresse aujourd’hui le parc de La Ronde.
Si plusieurs tentatives d’évasion ont été rapportées durant les années d’activité du camp, aucune ne sera fructueuse. Finalement en 1943, ce sont environ 160 prisonniers qui restent, les juifs bénéficiant alors du statut de réfugiés et ayant été libérés. Les autres seront envoyés dans différents camps à travers le Canada. L’arsenal deviendra alors une prison militaire.
La visite, organisée à l’extérieur du Musée Stewart si la météo le permet, est offerte au public les samedis et dimanches, à 11h en français et 15h30 en anglais.
Plus d’informations et billets disponibles sur le site Internet du Musée Stewart.
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