crédit photo : CEO Montréal
A l’heure où la crise économique oblige les gouvernements à rationaliser leur gestion publique, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent afin de les inciter à reconnaître et à intégrer l’ostéopathie dans leur système de santé pour en réduire les coûts de fonctionnement, de part et d’autre de l’Atlantique. En effet, ces «horlogers du corps» comme les appelait le fondateur Andrew Taylor Still, grâce à leur palpation et leur traitement du patient dans sa globalité, pourraient avantageusement s’intégrer aux équipes soignantes.
«Il y a 30 ans, il n’y avait pas d’ostéopathes au Québec. Cinq ans plus tard, les premiers diplômes se manifestaient. En plus d’un quart de siècle, près de 1000 ostéopathes ont été formés au collège», explique Philippe Druelle. Cet ostéopathe français, internationalement reconnu, a émigré au Québec en 1981, pour y fonder le Collège d’Études en Ostéopathie de Montréal (CEO), avec l’aide du docteur Jean-Guy Sicotte et de Mme Denise Laberge. Considéré comme une excellente référence tant au Québec qu’au niveau international, le CEO regroupe tous les champs d’action de l’ostéopathie et forme ses étudiants à une méthodologie clinique englobant les différentes méthodes thérapeutiques afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque patient.
A ce jour, au Québec, plus de deux millions d’actes ostéopathiques sont pratiqués annuellement. Ce nombre grandissant génère le risque non négligeable de tomber sur un charlatan. De plus, au Québec, l’ostéopathie n’est pas encore une profession officiellement reconnue par l’Office des professions; mais depuis 3 ans, un comité consultatif, formé de plusieurs professionnels de la santé, travaille sur ce dossier. L’ostéopathie est toutefois reconnue par les compagnies d’assurances qui remboursent ces soins et de plus en plus de médecins envoient des patients consulter en ostéopathie.
Jean-Luc Gehant, président de l’association des ostéopathes du Québec estime que les ostéopathes devraient «aller dans les maternités, les établissements de gériatrie, les centres sportifs, les services respiratoires, en traumatologie… dans l’intérêt des patients». En effet, le 22 juin 1874, Andrew Taylor Still, médecin et chirurgien, énonce les principes et applications de l’ostéopathie, traite, pour la première fois, le patient dans sa globalité en recherchant les causes de leurs dysfonctions plutôt que de se contenter de traiter les symptômes. Décrié par ses pairs, il connut cependant un grand succès auprès de ses patients en restaurant l’équilibre dynamique des structures et la qualité des fonctions naturelles de l’organisme. Cette médecine naturelle bénéfique pour la population fut reconnue officiellement aux États-Unis sous la présidence de Théodore Roosevelt qui fut lui-même traité avec succès en ostéopathie.
Depuis, des ostéopathes, de par le monde, pratiquent cette médecine alternative naturelle qui nécessite six années d’études pour permettre à ses membres de bien connaître le corps humain, du petit orteil au cheveu. L’ostéopathe doit donc acquérir une palpation très fine et sensible pour être à l’écoute des tissus qu’il évalue et traite. Pour ce faire, il doit établir une relation de confiance avec son patient afin de réaliser un plan de travail qui répondra à tous ses besoins, qu’ils se situent au plan corporel, au niveau de sa personnalité, de ses habitudes de vie, de son état psycho-émotionnel ou bien encore de sa spiritualité.
C’est précisément cette formation approfondie et cette méthodologie clinique que des étudiants français viennent chercher au Québec, lorsqu’ils demandent à suivre les cours du CEO en formation initiale ou en complément de leur formation de base. Il convient d’ajouter que, comme au temps de Still, ce sont les patients qui font avancer les choses, et cette demande croissante du public a contraint la France à légiférer en 2002 et à promulguer les décrets d’application en 2007. Toutefois, malgré cette reconnaissance légale, l’Hexagone n’a pas encore su donner toute sa dimension à l’ostéopathie, tant sur le plan de la formation que de l’exercice professionnel. Voilà probablement une des causes de l’émigration constante d’étudiants français vers les écoles de formation du Québec. Aujourd’hui, parmi tous les centres de formation du Québec, seules deux écoles répondent aux critères très stricts mis en évidence par l’Organisation Mondiale de la Santé dans ce domaine : le Collège d’études Ostéopathiques (CEO) et le Centre Ostéopathique du Québec (COQ).
Certes, quel que soit le côté de l’Atlantique sur lequel on se trouve, de nombreux progrès restent encore à accomplir puisque, en France, l’ostéopathie est reconnue par le gouvernement mais non remboursée par les assurances, tandis qu’au Québec, elle n’est pas reconnue par l’État alors que les assurances en remboursent les prestations. Il est vain de vouloir jouer les devins en imaginant l’évolution des choses, mais gageons que chacun saura prendre ses responsabilités pour que les citoyens puissent enfin, en toute sécurité, trouver une médecine alternative et globale.
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre articles, qui est plein d’espoir.
Le réseau des ostéopathes de paris vous remercie : http://www.osteopathes.paris
A bientôt
Un débat passionnant sans fin, nos mutuelles permettent le remboursement de certaines consultations mais la sécurité sociale, à mon avis pour des raisons budgétaires n’est pas prête à prendre en compte notre profession. Quel politique voudrait augmenter le budget de l’état et prendre un risque de se faire critiquer à cause d’une telle mesure ? Le courage..
Précisons que les mutuelles Françaises (équivalent des assurances privées au Québec) remboursent les frais des consultations ostéopathiques, et elle sont de plus en plus nombreuses à le faire ! Par contre la sécurité sociale, elle, ne rembourse pas, tout comme au Québec..
Contrairement à ce qui est dit en fin d’article, les soins sont remboursés par les mutuelles (compagnies d’assurances) en France. Dans un degré moindre qu’au Québec, mais tout de même.
Contrairement à ce que vous affirmez il existe d autres excellentes école entre autre L’Ecole professionnelle des ostéopathes du Québec qui offre une formation très rigoureuse de 5 années et sont conformes aux normes
Bonjour,
il est étonnant de parler de normes dans le domaine de l’ostéopathie dans la mesure où il n’existe, aujourd’hui, aucun organisme de contrôle de l’ostéopathie au Québec ou au Canada. Les références habituellement utilisées sont celles de l’Organisation Mondiale de la Santé et, à ma connaissance, seuls deux établissements s’y conforment réellement au Québec.
Il n’est pas affirmé que votre école n’est pas bonne, mais plutôt que seuls le CEO et le COQ répondent aux critères de l’OMS, nuance ici très importante.